Sœurs

En 2020, la vie de Elena bascule brutalement. Fragilisée, elle tombe dans une profonde dépression. Face à sa tristesse et à ce mal-être invisible et grandissant, Julia fait ce qu'elle a toujours fait : la filmer. Pendant quatre ans, elle documente sa reconstruction, ses moments de luttes, de repli, mais aussi ses victoires. 

À travers ce geste, elle raconte leur lien et la manière dont l’écoute et la mémoire peuvent devenir un soutien. 

Ce film est une exploration intime de la santé mentale, mais aussi un récit de résilience porté par l’amour entre sœurs.

Note d’intention, Julia Zahar, réalisatrice

En cherchant des images pour le film, je me suis rendu compte que j’ai toujours filmé ma petite sœur, Elena. Elle a toujours été ma star, et moi la metteuse en scène. Des danses, des spectacles, des clips… La caméra s’est souvent faufilée entre nous, comme un lien invisible.

Je ne me suis jamais trop expliqué pourquoi je la filmais autant, mais quand j’y pense, je crois que c’est parce qu’il y a toujours eu quelque chose de fascinant chez elle. Une magie, libre et magnétique. Elle est spéciale, ma sœur.

À 22 ans, Elena est partie en Inde. Elle voulait voir, vivre, ressentir.
Mais là-bas tout a basculé. Quand on l’a retrouvée, elle n’était plus la même. Pas morte, mais presque. Quelque chose en elle s’était éteint. J’ai eu peur de ne jamais pouvoir la retrouver.

Après son retour, il a fallu faire face. Elle était enfermée dans sa tête, piégée par ce qu’elle avait vécu. Et moi, j’étais là, impuissante, à essayer de la sauver. Et j’ai continué à filmer. 

Sœurs, ce n’est pas seulement l’histoire d’un traumatisme, c’est tout ce qui vient après. Ces longues années de chutes, de rechutes. Les nuits blanches pleines de doutes. Et ces instants d’espoir où on recommence à y croire.

C’est l’histoire d’une jeune femme qui essaie de se reconstruire dans un monde qui n’a pas de patience pour les failles. C’est un film qui parle de la santé mentale, cette violence invisible qu’on ne voit pas, mais aussi de ce que c’est que d’aimer quelqu’un qui souffre, de vouloir l’aider mais de ne pas savoir comment. Un film sur l’amour, la résilience, et surtout la sororité. 

Sélection festival :

• Le festival Aux écrans du réel au Mans
• Escales Documentaires - Festival international de la création documentaire La Rochelle