
Entre mémoire intime et collective, Une Mère Haïtienne explore le lien complexe entre un fils et sa mère, marqué par l'exil, l'amnésie et les traumatismes de l'histoire haïtienne. À travers ce documentaire, le réalisateur Roberto Jean invite à une réflexion universelle sur la transmission, la résilience et la quête de vérité.
Tout commence par une question : pourquoi des trous de mémoire hantent le réalisateur depuis son enfance ? Pour y répondre, il retourne auprès de sa mère à Saint-Étienne et ravive les souvenirs enfouis de leur passé commun. Derrière les silences se dessine une mémoire fragmentée, traversée par l'exil en Guyane et les séquelles de la dictature des Duvalier en Haïti.
En parallèle de cette confrontation intime, Roberto Jean répète un seul-en-scène où il mêle son histoire personnelle et l'histoire politique de son pays natal. Le documentaire tisse ainsi un dialogue unique entre théâtre et réalité, mémoire familiale et mémoire collective.
La mémoire comme matière cinématographique
Le film met en lumière la violence héritée, transmise de génération en génération, mais aussi la possibilité d'un chemin vers le pardon et la résilience. À travers la caméra, Roberto interroge sa mère, mais aussi les zones d'ombres d'un peuple marqué par des décennies de dictature.
De la Ruelle Vaillant à Port-au-Prince, théâtre d'un massacre dont sa mère fut témoin, aux hauteurs de Saint-Étienne où elle vit aujourd'hui, se dessine une trajectoire marquée par la survie, l'exil et la reconstruction.
Une œuvre sensible et politique
Une mère Haïtienne est plus qu'un portrait familial : c'est un documentaire qui explore les cicatrices laissées par la violence politique et intime. En donnant voix aux silences, le film ouvre un espace de réflexion sur l'héritage, la mémoire et la possibilité de se libérer de ce qui entrave.
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