Dans de beaux draps 

Chez France Télévisions, nous avions très envie de renouer avec la comédie familiale. Nous voulions nous attaquer à une des peurs les plus partagées par les Françaises et les Français… celle du déclassement social. Le pari à relever était de faire rire d’une situation grave en plongeant la famille Blanchet dans un enchaînement infernal de périls et de complications qui les balloteraient constamment entre les statuts de victimes et héros et qui ressouderaient à terme les liens d’un couple et d’une famille qui avaient fini par s’égarer… Série jubilatoire sur la famille et le couple, Dans de beaux draps nous raconte plus que jamais comment faire face et se révéler dans l’épreuve, pour finalement se réinventer… à un prix fort et inattendu. 

Née de l’écriture inspirée, ciselée et percutante de Sarah Tissandier accompagnée de son complice Fabrice de Costil. Produite par Valérie Tubiana de Redstone dont l’intuition première, la perspicacité sans faille et l’accompagnement attentif ont porté cette série jusqu’à l’écran. Réalisée avec élégance et humanité par Stéphanie Pillonca, qui trouve ici un point de synthèse incarné entre la vérité documentaire et la dynamique des meilleures comédies. 

Une première création. Une première production. Une première réalisation de série. Trois premières fois qui ont toute leur importance dans le paysage créatif de France Télévisions. 

À l’arrivée, une série d’auteur populaire qui nous offre une vision pertinente et cocasse de la France d’aujourd’hui. Dans toutes ses strates, de la plus populaire à la plus aisée, de la périphérie à la ruralité. Aidée en cela par une partition enlevée composée avec brio par Maxime Desprez et Michael Tordjman. 

C’est une série familiale… faite en famille. Celle des héroïnes et des héros de la chaîne au premier rang desquels Eleonore Bernheim, Gil Alma, Charlie Bruneau et Arié Elmaleh qui prêtent ici tout leur talent dans des compositions formidables de générosité et d’inventivité. 

Tout comme leurs partenaires qui apportent toute la drôlerie et la vérité pour nous faire vivre et exister pleinement ce petit monde plein de faux-semblants et de petits secrets. 

Bienvenue dans les tribulations trépidantes de la famille Blanchet ! 

« Dans de beaux draps » est une comédie familiale créée par Sarah Tissandier, écrite à 4 mains avec Fabrice de Costil, pour traiter avec un humour décapant et une dérision généreuse et toujours à hauteur de cœur d’une situation pourtant très angoissante : le déclassement social.

Il s’agit d’une création originale, première production fiction de Redstone coproduite main dans la main avec France Télévisions, que nous avons tournée dans la Région des Hauts de France, grâce au soutien du CNC et de Pictanovo.

Comment faire subitement face à un violent revers de fortune au sens propre et au figuré ? Comment réagir quand les comptes sont vides alors qu’on a touché du doigt son rêve de respectabilité ?

On aime notre couple Blanchet dès le premier regard, parce qu’ils nous ressemblent ou qu’on les a déjà croisés quelque part et surtout parce qu’on croit à leur amour qu’on a envie de sauver. On jubile de l’embarras de Rémi comme on se réjouit de la hardiesse de Justine. On vibre à travers leur amour porté à leurs enfants qui ne manquent jamais de les épingler à l’endroit de leurs contradictions. On rit avec eux et on a surtout peur pour eux au fur et à mesure qu’ils prennent de plus en plus de risques, jusqu’à en devenir accros au frisson et au danger et maîtres dans l’art de la duplicité et de la tromperie… quitte à tout perdre et être démasqués! Quoi de mieux que l’adversité pour ressouder une famille, un couple et pour oser questionner la pertinence de son système de valeurs ?  

Et quel transfert jubilatoire de pouvoir franchir la ligne de la légalité à leurs côtés !

La première création trépidante, généreuse et inspirée de Sarah et Fabrice est très élégamment mise en scène avec une vitalité et une vérité peu communes par Stéphanie Pillonca qui signe aussi ici sa première réalisation de série. Car jamais on ne cesse de croire à ces personnages complexes, drôles et touchants, jamais on ne cesse d’avoir le cœur qui bat pour eux quand on adore en détester d’autres.

Ces personnages ont l’immense chance d être merveilleusement incarnés par Eléonore Bernheim et Gil Alma, et leur progéniture aux tempéraments bien trempés, Camille Genau et Elliot Goldberg.

La richesse de « Dans de beaux draps » tient aussi à la joyeuse troupe de comédiens qui entoure nos héros : leurs flics et amis Charlie Bruneau, flic opiniâtre et coriace et Arié Elmaleh, grand ado lunaire, leurs mères, Marie-Christine Adam au verbe acide et Bernadette Le Saché, au verbe décomplexé… quand Dan Herzberg incarne un frère agriculteur placide et plein de ressources, Axel Auriant, un jeune vieux avant l’âge ou Amaury de Crayencour, un séducteur insatiable qui ne reculera devant aucune audace pour ravir Justine à Rémi… sans oublier les truculents cabotinages de Nicolas Briançon et Frederic Van den Driessche etc.

Michaël Tordjman et Maxime Desprez ont rajouté la touche finale avec une bande originale qui nous dope le suspense et vitamine les scènes drôles et enjouées.

 « Dans de beaux draps » porte haut les valeurs de la famille avec humanité, un regard drôle et précis sur notre société qui, je l’espère vivement et toute l’équipe de la série avec moi, trouvera toute sa place dans le cœur du public,  pour partager un moment familial joyeux pour son plus grand bonheur !

J'habite depuis quinze ans la ville de Fontenay-aux-Roses et mes enfants ont été scolarisés successivement à Fontenay-aux-Roses, Bagneux et Sceaux. Je connais donc bien cet environnement aux multiples facettes qu'est la banlieue (chic et moins chic).

L'idée de Dans de beaux draps m'est venue lorsque mon mari a été licencié. Sa mère étant hantée par la peur du chômage et du déclassement pour ses enfants, nous lui avons caché la situation (mon statut d'auteur n'ayant rien de rassurant à ses yeux...).

Nous avons aussi menti à mes beaux-frères et à ma belle-sœur pour éviter les « fuites » (et aussi parce que la rivalité intra-familiale ne nous donnait pas envie de nous épancher sur notre sort).

Nous avons ainsi vécu dans le mensonge - et dans le besoin - pendant plusieurs mois... mais nous avons aussi beaucoup ri. Si nous n'avons pas basculé dans la délinquance, nous avons souvent fantasmé sur toutes les solutions folles que nous pourrions trouver pour améliorer notre ordinaire.

L'arnaque à l'assurance nous est venue à l'esprit quand nos voisins se sont fait cambrioler, mais la liste des moyens - plus ou moins hors la loi - de se procurer de l'argent est longue : les faits-divers en sont remplis.

Je constate que deux lames de fond coexistent dans notre société : d'une part la peur du déclassement et d'autre part ce phénomène mondial qu'est la « grande démission ». En effet, grâce au confinement et au télétravail, beaucoup de gens ont réalisé qu'à cause de leurs « bullshit jobs » ils passaient à côté de leur vie et de leurs proches et sont tentés de faire ce saut dans le vide.

« Sortir du système » est donc plus que jamais soit le rêve, soit le cauchemar de beaucoup de gens.

Le destin des héros de Dans de beaux draps fait écho à cette réalité.