Soirée Calédonienne

Reconstruire

Jeudi 26 juin 2025 à 20h00
TELEVISION

Le magasin d'ameublement Confort du logis, installé au 4ème kilomètre, à Nouméa, est emblématique dans le quotidien des Calédoniens. L'enseigne fondée en 1952 par Robert Bougras a toujours connu un succès auprès de la clientèle locale, pour ses meubles de qualité et à des prix accessibles. Anthony Lavergne a repris la gestion et la direction du magasin de son beau-père avant de créer en 2009, un magasin de décoration et d'équipements pour la maison juste à côté de Confort du Logis. Mais dans la nuit du 14 au 15 mai, les 2000 m2 de surface commerciale se sont embrasés. Tout a été entièrement détruit, la vingtaine de salariés s'est retrouvée au chômage partiel. L'activité ne reprendra qu'en « click and collect », presque trois mois après. C'est ce mois d'octobre 2024 que les choses vont évoluer : ces dernières semaines, l'équipe des deux magasins s'est activée pour accueillir de nouveau la clientèle. Les nouveaux locaux sont sur le même site, dans les docks, en partie épargnés par l'incendie. Anthony Lavergne doit « reconstruire » un magasin dans 500m2 et pour ça, il a acheté des conteneurs pour agrandir son espace de stockage et de vente. La volonté de reconstruire le bâtiment et de retrouver la même activité qu'auparavant est bien là mais le nouveau commerce « sera un bon test » dit-il, pour affiner le futur modèle économique de l'entreprise. Anthony Lavergne pense déjà à adapter sa marchandise, face à des besoins qui risquent de changer et face à un pouvoir d'achat fortement diminué. 

confort du logis

Aurélie-Anne est fleuriste. La jeune femme est installée dans sa boutique du centre commercial Kenu-in depuis de nombreuses années mais le 13 mai 2024, les vigiles de la galerie lui indique qu'il faut quitter les lieux au plus vite car il y a « du grabuge. » Difficile d'imaginer qu'ensuite, Aurélie-Anne perdra définitivement son entreprise, disparue dans les flammes de l'incendie criminel du centre. C'est par les réseaux sociaux et notamment Tik Tok, qu'elle découvre que sa boutique n'existe plus. Pas de colère pour Aurélie-Anne qui comprend qu'elle est un « dommage collatéral » ; simplement de l'incompréhension. 

reconstruire fleurs et métamorphose

Pour elle, le plus difficile a été de devoir licencier au moins quatre personnes un mois après le drame, car elle avait une équipe très soudée. Alors son amie photographe, Audrey Dang, lui propose quelques semaines après les exactions, d'aller déposer symboliquement une fleur devant son entreprise ; une manière de faire son deuil et de continuer d'avancer. Aujourd'hui, Aurélie-Anne s'efforce de maintenir à flots ses deux autres boutiques, du centre-ville et de Dumbéa, et surtout de redynamiser la vente en ligne via son site internet. Pour 2025, c'est l'incertitude et elle va devoir s'adapter aux besoins d'une clientèle qui aura elle aussi, certainement changé ses habitudes. En mai 2025, un an après le début des émeutes, Aurélie-Anne attend avec impatience la fête des mères, événement le plus important de l'année, qui marquera une année pas comme les autres et peut-être, la fin de son deuil.

Production : BlueGreen Production & Mérapi productions 

Réalisation : Elisabeth Auplat

Durée : 26 minutes