Jean Jaurès dans le Tarn, les racines du combat

C’est dans ce Tarn où il est né et qu’il passait ses étés en famille, que Jaurès est devenu… Jaurès.

Le Bessoulet, avec sa grande bâtisse et ses 50 hectares près du village de Villefranche-d’Albigeois, est en fait la maison de Louise, son épouse, ou plutôt de Madame Bois, sa belle-mère.

En épousant Louise, Jean Jaurès est aussi tombé amoureux du Bessoulet, de ses cèdres et de sa vue qui s’étend sur la vallée du Tarn jusqu’à la pointe de la cathédrale d’Albi à l’horizon.

La tribu y séjourne en famille chaque fois que les vacances parlementaires le lui permettent. C’est dans ce cadre qu’il va trouver son point d’ancrage et entrer en lutte aux côtés des mineurs et des verriers de la ville de Carmaux qui se trouve à quelques kilomètres de là.

Mais la lutte n’est pas qu’active, elle se développe aussi dans ses nombreux écrits. Depuis le Bessoulet, où il a déplacé une partie de sa bibliothèque, Jaurès rédige de nombreux articles, en particulier pour La Dépêche du Midi et le journal qu’il a créé, L'Humanité.

C’est dans son bureau du Bessoulet qu’il va inlassablement rassembler les preuves en faveur du capitaine Dreyfus pour son recueil « Les Preuves », là qu’il va écrire son célèbre discours à la jeunesse qui demandait d’« aller à l’idéal tout en comprenant le réel ».

Les batailles de Jaurès – pour Dreyfus, contre la peine de mort, pour la laïcité… – se sont succédé de 1886, année de son élection comme député, à son assassinat en 1914.

Le lendemain du fatidique 31 juillet 1914, Louise Jaurès apprendra au Bessoulet son assassinat. Quatre ans plus tard, c’est le décès de leur fils Louis, engagé dans la grande guerre, qui lui sera annoncé. Ce fils qui voulait réhabiliter le nom de son père et qui s’entraînait à dormir dans des tranchées qu’il avait creusées devant la maison familiale.

Comme le souligne son biographe Jean-Pierre Rioux : « Sa sensibilité, sa pensée, sa parole resteront natives de son Tarn, de son Midi mi-castrais mi-albigeois (…) inscrites dans cette atmosphère dorée et souvent venteuse où les couleurs, les sons et les pensées doucement mélancoliques se font écho. »

Avec les témoignages de : 
François Hollande : député de la Corrèze et ancien président de la République
Bruno Bousquet : maire de Villefranche-d’Albigeois
Jean-Numa Ducange : historien, biographe de Jean Jaurès
Adeline Blaszkiewicz-Maison : historienne du socialisme et des mouvements sociaux
Magyd Cherfi : auteur et membre fondateur du groupe Zebda