Nigeria, quand la vie rêve d'ailleurs

Traverser les pistes de la forêt tropicale, c'est s'engager dans un pari à hauts risques. Emmanuel le sait bien, même avec vingt ans d'expérience, c'est toujours avec la peur au ventre qu'il transporte sa cargaison de bière.
Des centaines d'autres camions le devancent ou le croisent en sens inverse. Ils menacent de se renverser avec leur chargement de bois ou de gaz. Cet axe est le plus dangereux du pays, la piste est très étroite et la pluie la ravine chaque jour un peu plus. Mais ce ne sont pas les seuls dangers qui guettent les chauffeurs nigérians. Chaque année, le pays compte des milliers d'enlèvements par des bandes armées.
Le Nigeria a beau être le pays le plus riche d’Afrique, il ne parvient pas à assurer la sécurité de ses citoyens ni la qualité de ses infrastructures. 

À Lagos, la capitale, les inégalités sont criantes. Elle compte 5 000 millionnaires, mais à l'entrée de la ville, 300 000 habitants s'entassent dans leur « Venise flottante » : un immense bidonville sur pilotis qui a ses propres règles de vie et son propre roi. Dès qu’ils quittent la lagune, les habitants se retrouvent plongés dans l'enfer de la circulation. Des milliers de taxis jouent des coudes pour se frayer un chemin sur des routes criblées de nids de poule.

Le salut viendra peut-être des dieux. Des milliers de pèlerins convergent vers une forêt sacrée. Offrandes, sacrifices et un roi devant lequel il faut s'incliner jalonnent alors le parcours de ceux qui veulent s'attirer la protection de la déesse Ossun.

À 21.45, rediffusion de l'épisode Guatemala, sous le ciel des Mayas.