Jura, un massif sous pression

Sale temps pour la planète
Lundi 2 juin à 21.05 sur France 5 et sur france.tv

« Sale temps pour la planète » est la série documentaire emblématique de France 5 et témoigne de son engagement en faveur de l'environnement. 

Il suffit de prendre de la hauteur pour s’en rendre compte : le massif du Jura se métamorphose. Entre les lignes sombres des épicéas, des trouées inattendues laissent passer la lumière. Là où s’étendaient autrefois des massifs denses, la canopée s’effiloche, trouée par des clairières nouvelles, souvent silencieuses. Ce ne sont pas des tempêtes qui ont balayé les arbres, ni l’homme venu exploiter la ressource. C’est un insecte, minuscule et discret, mais dont l’impact est immense : le scolyte. Dans ces paysages vallonnés, les bouleversements climatiques se manifestent déjà dans le quotidien. Ici, la neige disparaît lentement mais sûrement. Dans la station de Piquemiette, à Métabief, les remontées mécaniques ne tourneront bientôt plus : la station, victime du réchauffement climatique, vient de fermer un tiers de ses remontées mécaniques. Comme tant d’autres domaines de basse altitude, elle n’est plus viable économiquement. Mais là où certains voient la fin, d’autres imaginent un nouveau départ.

Le Jura n’attend pas que la crise frappe plus fort pour se transformer. Sur ces reliefs, une autre montagne est en train de naître, portée par une volonté locale forte : faire du climat une opportunité pour repenser les usages, les paysages, les économies. Adieu la neige à tout prix, place à un tourisme toutes saisons, plus sobre, plus doux, enraciné dans le vivant. Les sentiers s’ouvrent aux randonneurs, aux cyclistes, aux familles. Des séjours immersifs se multiplient, centrés sur la nature, l’agriculture locale, la forêt ou encore les savoir-faire jurassiens.

Mais l’adaptation ne se joue pas uniquement dans les activités humaines. Elle est aussi à l’œuvre dans les sols, les rivières, les tourbières. Dans le Doubs franco-suisse, les sécheresses extrêmes de ces dernières années ont fragilisé les écosystèmes. Pour ralentir la fuite de l’eau, plusieurs projets de renaturation sont lancés : les berges sont réaménagées, les ruisseaux retrouvent leurs méandres. À la lisière des forêts, les tourbières, longtemps négligées, sont à nouveau prises au sérieux. Réservoirs d’eau, puits de carbone, refuges pour la biodiversité, elles sont réhumidifiées avec soin par une équipe de passionnés Dans cette dynamique, un bâtisseur discret signe son grand retour : le castor. Présent, il y a un siècle dans plusieurs vallées jurassiennes, il avait disparu du territoire à cause des campagnes de chasse. Aujourd’hui, il réinstalle ses barrages sans faire de bruit, mais avec une efficacité remarquable. En retenant l’eau, en ralentissant son écoulement, il aide à reconstituer des zones humides. Il travaille gratuitement pour la collectivité, et de la façon la plus naturelle possible ! Il symbolise à lui seul l’esprit de la transition en cours : coopérer avec la nature plutôt que lutter contre elle.

Ce que le Jura esquisse aujourd’hui, d’autres massifs alpins ou pyrénéens devront probablement l’envisager demain. Car le changement climatique ne s’arrête pas aux frontières ni aux sommets. Dans ce petit bout de montagne, c’est un modèle entier d’adaptation fondé sur le vivant qui se met en place. Un laboratoire grandeur nature où la résilience passe par l’humilité, l’innovation… et la patience.

 

 

Inédit

Un film de
Morad Aït-Habbouche

Production
Elle Est Pas Belle La Vie !
MAH Production 

Avec la participation de
France Télévisions

Pôle documentaire et science
Amandine Picault
Benoit Raio de San Lazaro

Directeur documentaire
Antonio Grigolini

À voir sur
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Disponible sur
 © france.tv

Sabine Lelièvre
Contact - France Télévisions
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