Mon père Marius Trésor

Originaire de Sainte-Anne, Marius Trésor n'avait pas pour ambition de devenir footballeur professionnel. Mais, à 18 ans, ses performances exceptionnelles sur les terrains guadeloupéens attirent l’attention des recruteurs hexagonaux qui lui tendent les bras. De l’AC Ajaccio aux Girondins de Bordeaux, en passant par l’Olympique de Marseille, le jeune athlète devient l’un des meilleurs défenseurs de sa génération. 

S’il n’a gagné qu’une Coupe de France en 1976 et un titre de Champion de France en 1984, c’est en Equipe de France que le sportif, élu « joueur français de l’année 1972 », montre la voie en devenant le premier footballeur noir capitaine des Bleus, recordman de sélections à son époque, et demi-finaliste de la Coupe du monde en 1982. Match après match, Marius Trésor s’impose dans le paysage sportif français. Le duo qu’il forme avec son coéquipier de l’époque Jean-Pierre Adams, surnommé « la garde noire », marquera les esprits. 

Son parcours a inspiré de nombreux sportifs afro-antillais, comme en témoigne Lilian Thuram, vainqueur de la Coupe du Monde 98. Après avoir raccroché les crampons en 1984, c’est en tant que formateur aux Girondins de Bordeaux que Marius Trésor continue sa passion, et encadre de jeunes joueurs prometteurs comme Jules Koundé.

En compagnie de ses amis footballeurs (Alain Giresse, Michel Platini, Patrick Battiston, Yannick Stopyra) et du journaliste Jacques Vendroux, l'ancien international revient sur l’étendue de sa carrière, entre moments d’exception et défaites douloureuses, à jamais gravés dans l'histoire du football français. Reconnaissance ultime, c'est lors d’un voyage en Guadeloupe en janvier 2025 que Marius Trésor retrouve ses proches et inaugure le stade municipal de Sainte-Anne désormais baptisé à son nom. Un bel hommage pour cet homme humble et timide, au sourire légendaire.