Les podcasts inédits sur l'histoire du surf en Polynésie

Horizon Teahupoo

à l'occasion des jeux olympiques d'été et des épreuves de surf en Polynésie.
Disponible sur le site La1ere.fr et l'appli La 1ère

 

 

A 100 jours des jeux olympiques d'été, Polynésie La 1ère lance une série de podcasts sur le thème du surf en Polynésie. Nos invités nous parlent de leurs expériences de professionnels sur la vague de Teahupoo et de leurs parcours respectifs pour atteindre le haut niveau de la discipline. Nous aborderons également avec eux les espoirs de médailles pour l'équipe de France de surf. 


 

Du champion de surf au bénévole, nous vous proposons chaque semaine une interview face à face pour aborder des thèmes divers et variés. C'est une discussion "chill" qui se déroule, au cours de laquelle nos interlocuteurs se livrent sans filtre. 

On revient par exemple avec Michel Bourez, sur son passé de footballeur et sur le jour où il annonce à son père qu'il veut tout laisser tomber pour se lancer dans le surf. Patricia Rossi nous confie elle, qu'elle a compris très vite qu'elle était faite pour l'auto-entreprenariat. Et elle nous parle également de son groupe de filles, les vahine horue, à l'affut des plus belles sessions de l'île. 

affiche JO 2024 Surf Polynésie

 

1 épisode chaque semaine, du 17 avril au 24 juillet

Tous les podcasts sont à retrouver sur notre site internet 

Résumé de l’épisode 1 – Michel Bourez Le 17 Avril sur notre site internet, ici

« On a un sacré potentiel ici, tous sports confondus, mais ceux qui réussissent, ce sont ceux qui ont un mental différent » 

 Notre premier invité revient d’abord sur le choix qu’il a fait de prendre sa retraite de surfeur professionnel juste avant ces JO 2024.

Né a Rurutu, Michel Bourez se livre sur son enfance, sa vie dans la commune de Mataiea proche de l’océan. Encouragé par ses parents à la pratique du sport, notamment son père très sportif, il se lance d’abord dans le football puis s’oriente vers le surf à l’âge de 15 ans. Il évoque son parcours dans le QS et le soutien de ceux qui vont devenir comme des frères, Hira Teriinatoofa et Alain Riou. Le « spartan » rappelle les difficultés et la rigueur à tenir lorsqu’on s’oriente dans une carrière professionnelle.

Surfer Teahupoo demande énormément de technicité selon lui, être habitué à surfer la mythique vague ne fait pas tout. Les surfeurs sur le circuit sont engagés et dévoués, notamment pour une nation comme le Brésil où devenir sportif professionnel est une véritable porte de sortie de la pauvreté. Pour autant, notre équipe de France a de grandes chances de rapporter des médailles lors de ces jeux.


Résumé de l’épisode 2 – Patricia Rossi  le 24 avril sur notre site internet, ici

« Il y a un juste milieu à trouver entre faire de sa fille une enfant modèle et une surfeuse professionnelle »

Elle commence sa carrière professionnelle de surfeuse au début des années 2000 et décide en 2012 de s’arrêter, au terme des championnats du monde à Panama où elle termine 2ème.

C’est grâce à sa famille du surf, avec entre autres Vetea et Moana David et Arsène Harehoe qu’elle se perfectionne dans la discipline. Elle raconte une ambiance familiale et bienveillante sur les spots et son ambition de rejoindre le circuit professionnel après le décès soudain de son père.

Elle voyage énormément et doit s’accrocher pour faire la différence dans le circuit, elles sont à l’époque une quarantaine de filles qui sont reliées par les mêmes enjeux : financer les déplacements, gérer l’éloignement, les conditions météo…etc.

Les femmes de cette génération doivent « se débrouiller » pour prétendre à une carrière et les sponsors peuvent être réticents à les soutenir, une situation différente de celle d’aujourd’hui. Toutefois, Patricia en tant que maman surfeuse alerte sur l’utilisation des réseaux sociaux et l’importance de trouver un juste milieu entre l’exposition des surfeuses et leur vie de jeunes filles.


Résumé de l’épisode 3 – Vetea David le 1er mai sur notre site internet, ici

« J’étais toujours sous pression et j’essayais de me dire NON, ça va aller, faut penser positif »

Il a marqué le surf polynésien et fait partie des pionniers à s’être lancé dans une carrière professionnelle. Chez les David, le surf c’est une histoire de famille, toute la fratrie le pratique. Vetea se fait remarquer très jeune, en 1984 lorsqu’il participe au championnat de France à 14 ans et gagne le championnat de France toute catégorie. En 1985, il gagne le titre de champion d’Europe et son succès se poursuit en 1986 lorsqu’il devient champion du monde junior.

Avec Vetea, nous faisons un retour dans les prémisses du développement de la discipline sur le territoire, lorsque Patrick Juventin lui créait des planches personnalisées et que Philippe Climat le coachait lors de ces déplacements. Il nous raconte sa finale contre celui qu’on surnommera plus tard l’alien, Kelly slater qui se classe 3ème en 1986 derrière le talentueux Nicky Wood.

Les souvenirs et anecdotes sont nombreux avec ce surfeur expérimenté. Il évoque la première compétition organisée à Teahupoo en 1997 et cette houle immense qui déferle, on revient également sur le lancement du Tow in et comment la légende Laird Hamilton initie Vetea à cette pratique.

Son histoire de pro est touchante. Le surf lui rapporte peu mais il s’accroche malgré les défis qu’il doit relever. Son objectif, aller le plus loin possible avant de rentrer à la maison. Il restera plus de 10 ans au haut niveau de la discipline.


Résumé de l’épisode 4 – Prisca Amaru le 8 mai sur notre site internet, ici

« Je ne pouvais compter que sur moi donc j’ai appris à être autonome et à être courageuse aussi »

La surfeuse de Moorea pratique depuis plus de 20 ans et tient depuis 5 ans une école de surf sur son île. C’est à 16 ans qu’elle est piquée par le virus surf, elle commence avec le bodyboard pour apprivoiser les vagues.

Etant l’une des rares filles sur le plan d’eau, elle se sent soutenu par tous ceux qu’elle retrouve. Le surf c’est un moyen de s’amuser, son quotidien en tant que membre d’une famille nombreuse est très différent, il faut aider aux tâches ménagères, travailler et il y a peu de place pour le jeu.

Prisca affirme que ce sont ses participations à des compétitions qui l’ont aidé à progresser, comme dit l’adage « c’est en forgeant que l’on devient forgeron ». Elle, ce qui l’intéresse c’est le free surf, certainement parce qu’elle préfère le surf sur les vagues de récif. Elle obtient des contrats pour représenter une marque et créer du contenu photos, ce qui lui permettra de s’acheter ses planches.

A Hossegor où elle déménage un temps, elle découvre le stand up paddle et remporte quelques titres comme celui de championne de France. Elle décide toutefois d’arrêter car c’est un sport qui demande beaucoup de moyens financiers. Elle passe son brevet d’état de surf et à son retour elle ne veut pas retourner dans l’hexagone. Elle monte alors son école sur son île, Moorea.


Résumé de l’épisode 5 – Jean-Christophe Shigetomi le 15 mai sur notre site internet, ici

« Teahupoo c’est une vague d’exception qui est réservée à une élite »

C’est à Fitii, Huahine qu’il prend sa première vague, ce qui fait naitre sa passion. Aujourd’hui âgé de 64 ans, Jean-Christophe continu de surfer, au-delà du sport il définit cette pratique comme un besoin qui est presque spirituel et identitaire.

Cet historien connu pour ses travaux sur les tamari’i volontaires de la seconde guerre mondiale a entrepris de nous raconter l’histoire du surf en Polynésie. Il était un membre de la fédération et depuis plus de 20 ans, ce projet est noté sur un post it. Heureux hasard il promet à son ami Patrick Juventin d’enfin écrire ce livre, peu de temps avant l’annonce des épreuves de surf des JO 2024 à Teahupoo.

Au cours de ses recherches, il se rend compte que de nombreux navigateurs ont été des observateurs privilégiés de la pratique du surf. Shigetomi a pu grâce aux écrits qu’il a parcouru, se rendre compte que le surf aurait été un sport réservé à l’élite dans lequel les femmes excellent. Ces travaux mentionnent Itea, femme de Pomare 1er qui est d’après les écrits de James Morisson, très douée sur le plan d’eau. La première photo retrouvée date de 1941, il s’agit de missionnaires qui surf sans planches dans les vagues de Arue. C’est un travail de fond qui a été réalisé qui commence à la fin des années 1700.

Au-delà de l’histoire du surf polynésien, l’historien rappelle également que Teahupoo est une vague d’exception et qu’elle n’est pas destinée aux surfeurs lambdas, on n’y va pas sans être préparé. Il est perplexe quant aux choix qui ont été fait pour développer l’économie autour du surf localement, notamment les infrastructures manquantes sur la côte Est de Tahiti, riche de vagues accessibles aux surfeurs de tous niveaux. 

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