39-45, les animaux dans la guerre
Mercredi 8 mai à 21.00

39-45, les animaux dans la guerre

50 millions d’hommes sont morts durant la Deuxième Guerre mondiale, mais les animaux aussi payèrent un lourd tribut. Sur tous les fronts et sur chaque continent, 30 millions de bêtes combattirent avec les hommes, un nombre bien plus grand encore partagea le sort des populations de l’arrière. Et si, pour une fois, nous racontions à travers les animaux la Deuxième Guerre mondiale ?

« Soldats à quatre pattes », les animaux furent enrôlés dans de nombreuses missions militaires, dont les chevaux de cavalerie et les chiens. Ces derniers accomplirent de très nombreuses tâches, tour à tour messagers, sauveteurs, démineurs, voire kamikazes, tels les « chiens suicide » soviétiques chargés de dynamite et dressés à se glisser sous le ventre des chars ennemis pour les faire exploser.

Il y eut aussi la cohorte des animaux de bât dévolus au transport des hommes et du matériel. Porter, tirer, secourir, y compris dans les pires circonstances, telles étaient leurs missions, le plus souvent réservées aux équidés (chevaux, mules…) mais aussi aux bovins, aux camélidés (chameaux, dromadaires) et aux pachydermes dans les jungles de l’hémisphère sud.

Sans oublier toutes les mascottes qui côtoyaient les hommes sur leur théâtre d’opérations et soutenaient leur moral. De même les animaux de compagnie de l’arrière qui partageaient les difficultés de leurs maîtres. Enfin, l’immense bataillon des animaux d’élevage qui servaient à nourrir soldats et populations, mais aussi les bêtes trop encombrantes, souvent délaissées par les civils dans la tourmente.

Si, comme les hommes, beaucoup de ces animaux restèrent anonymes, d’autres connurent la notoriété grâce aux actualités cinématographiques du moment. 

Comme Captain Bush, qui, à l’été 43, émut toute l’Angleterre. Ce chien berger, mascotte d’un escadron de la Royal Air Force britannique, passait son temps à guetter dans le ciel le retour des siens et ne se couchait jamais avant que le dernier membre de son escadrille ne soit rentré de mission.

L’ours Wojtek fut adopté en Iran en 1942. Devenu la mascotte  d’une brigade polonaise, il suivit ses compagnons sur les champs de bataille d’Afrique du Nord, avant de les accompagner dans leur campagne d’Italie, notamment à Monte Cassino en 1944.

Certaines de ces bêtes, chevaux, chiens, pigeons, seront même personnellement décorées, avec discours à l’appui. D’autres animaux connaîtront la notoriété, notamment ceux attachés à quelques grands personnages de l’Histoire et qui apparaîtront aux côtés de leurs maître et « ami » tout au long du conflit. 
 

  • Blondi, la chienne berger allemand d’Hitler, née en 1934. Sans doute le seul être vivant aimé de son maître, coqueluche du Berghof, avant de partager le sort du Führer dans son bunker de Berlin.
     
  • Fala, le scottish terrier du président américain Franklin Roosevelt qui, sans doute, paralysé des jambes par la poliomyélite, vivait par procuration la constante agitation de son petit chien vif argent toujours en mouvement. 
     
  • Rota, le lion offert à Winston Churchill pendant la guerre, auquel il alla plusieurs fois rendre vite au zoo de Londres, s’appuyant sur la puissance de la bête pour regonfler le moral de ses citoyens.


Si quelques bêtes furent reconnues et honorées, l’immense majorité d’entre elles furent doublement victimes ; d’abord en tant qu’espèces impliquées dans un conflit qui n’était pas le leur, ensuite en tant qu’animaux dont la condition est d’être exploités par les hommes au service de leurs aberrations.  

Pour la première fois,ce film nous raconte la Deuxième Guerre mondiale vue à travers les animaux.

Dans cette période exacerbée, à travers le rapport entretenu par les humains avec les bêtes, il nous en dira aussi beaucoup sur l’homme, c’est-à-dire in fine sur nous-mêmes.
 

Note d'intention de Jean-Christophe Rosé
 

On ne compte plus le nombre de documentaires sur la Deuxième Guerre mondiale. J'ai moi-même déjà réalisé cinq films sur le sujet, depuis le premier Leclerc le libérateur (1994) jusqu’au 6 juin 44, la lumière de l’aube (2014), en passant par «Mussolini Hitler, l'opéra des assassins» (2012). 
Tout au long des centaines d’heures d’archives visionnées pour les réaliser, j’avais souvent croisé des séquences montrant des animaux. Souvent surprenantes, tendres et émouvantes, ces scènes accessoires servaient surtout à introduire un peu de pittoresque ou de pathétique au gré des circonstances. Mais elles m’ont donné l’envie de faire un film dont les animaux eux-mêmes seraient au cœur.
À l’origine d’un film d’archives, il y a toujours une idée de départ, reste ensuite la réalité… celle concrète des archives. Ce sont elles qui, au fur et à mesure de leur découverte, déterminent le récit et donc in fine l’histoire racontée.  
Une telle démarche reste à mon avis le plus sûr garant de faire un film qui ne se contente pas d’« illustrer» une simple idée, mais qui sera porté par l’originalité et le sens des archives elles-mêmes. Ici, un documentaire sur le conflit de 39-45 vu à travers le prisme animal.

Si, depuis que la télévision existe, les films sur la Deuxième Guerre mondiale ont été innombrables, aucun n’avait été spécifiquement consacré aux animaux ; il était plus que temps, selon moi, de réparer cet oubli. 

Un documentaire de 100 minutes
écrit et réalisé par Jean-Christophe Rosé

Commentaire dit par Marc Lavoine

Production Michel Rotman et Marie Hélène Ranc
Une production Kuiv-Michel Rotman
Avec la participation de France Télévisions

Conseiller historique Eric Baratay
Musique originale Bruno Alexiu
Montage Baptiste Saint-Dizier

Unité documentaires : Emmanuel Migeot- Clémence Coppey

 

 

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Laurence Guillopé
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