À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida

Cyril Collard
À la vie, à l'amour

Collection - Rebelles ou l’art de bousculer 
Vendredi 1er décembre à 22.45

5 mars 1993, la mort de Cyril Collard, fauché par le sida à seulement 35 ans, suscite une très vive émotion. Quelques mois plus tôt, le grand public l’a découvert avec son premier long-métrage, Les nuits fauves. Un film coup de poing qui raconte l’histoire d’un garçon bisexuel et séropositif qui tente de continuer à vivre et à aimer. Une histoire très largement autobiographique...

À sa sortie, fin 1992, le film a été un événement, vu par 3 millions de spectateurs en salles et salué par quatre César. Audacieux, libre, cash, parfois cru, il touche au cœur la jeunesse des années sida. Cyril Collard balaye les tabous, ne s’interdit rien, parle de liberté, de sexe vite consommé comme de passion dévorante. Chez Collard, rien n’est lisse : ni les émotions ni la manière de les filmer. Il bouscule le cinéma français de l’époque, qui ressemble trop selon lui à « un cinéma de bureau ». « Je suis vivant », dit-il à la fin du film, malgré la maladie. C’est cette vie-là qu’il est allé chercher dans chacun de ses plans, chacune de ses mises en scène, tâchant de ne pas trahir le réel.  

Trente ans après sa mort, Cyril Collard – À la vie, à l’amour entend faire redécouvrir le destin d’un artiste saisissant. Le documentaire, réalisé par Caroline Halazy, explore cette trajectoire fulgurante et aujourd’hui méconnue, qui a mené à un film culte pour toute une génération. L’histoire d’un fils de famille bourgeoise qui plaque brutalement ses brillantes études pour se lancer à corps perdu dans la création artistique. Écrivain, musicien, chanteur, cinéaste, Collard est tout cela à la fois. Il cherche, explore, crée. Assistant de Maurice Pialat, il en devient le disciple, captant le réel dans toute sa brutalité, même quand cela dérange. Proche de Rachid Taha, il réalise le clip de Douce France, le titre phare du groupe Carte de séjour. Il est fasciné par le voyage, les pays du Sud, et notamment l’Afrique du Nord. « Les Arabes, c’était ses frères », raconte Taha. Dans son œuvre, Cyril Collard dénonce à sa manière, viscérale, les crimes racistes et la montée de l’extrême droite.

Le documentaire nous fait traverser toute la décennie 1980 avant de plonger dans le début des années 1990. 

Les nuits fauves s’impose comme la première œuvre grand public à parler du sida. Un film en avance sur son temps. Non seulement par sa manière de briser le tabou de cette maladie que le public tenait alors à distance, mais aussi par ce choix assumé de donner à voir la marginalité, des personnages anticonformistes, des comportements dérangeants. 

Le documentaire Cyril Collard – À la vie, à la mort, raconté par Clémentine Célarié, est porté par des archives très fortes. Il s’appuie également sur les témoignages de celles et ceux qui l’ont connu et qui ont accepté de raconter qui il était, les ressorts de sa rébellion et sa façon de créer : Romane Bohringer, révélée par Les nuits fauves et consacrée par un César ; Jean-Jacques Jauffret, son ami et assistant réalisateur ; Jacques Fieschi, son ami et scénariste ; Louisette Faréniaux, sa première professeure de cinéma.

Le film est également ponctué de lectures de lettres puisées parmi les milliers qui ont été envoyées à Cyril Collard, et qui révèlent ce qui, dans son œuvre, avait touché les spectateurs, en particulier les plus jeunes.

À travers ce qu’elle dit de la rage de vivre et de la liberté sexuelle, mais aussi par la controverse qu’elle a suscitée, son œuvre résonne encore aujourd’hui.

Collection - Rebelles ou l’art de bousculer 
Leur art exprime une révolte, un moment de rupture dans le monde de la création. Artistes contemporains majeurs, français ou internationaux, ils ont, par leur vision du monde, souvent créé le scandale et contesté les ordres établis. Leur héritage est incontestable et marquera durablement.
Issue d’un appel à projets initié par France Télévisions en 2022, la collection 
Rebelles ou l’art de bousculer propose de raconter ces artistes sans concession au travers de portraits unitaires et résolument éclectiques.

Documentaire inédit

60 min

Réalisation
Caroline Halazy

Narration
Clémentine Célarié

Production
Brainworks

Unité documentaire
Catherine Alvaresse
Antonio Grigolini
Julie Grivaux

Unité Histoire et Culture
Emmanuel Migeot
Valérie Mathieu
Louis Castro

À voir sur 
francetv.preview

Disponible sur
 © france.tv

Bérénice Bouchon
Contact - France Télévisions
Pictogramme francetvpro
Pictogramme Phototélé
Pictogramme France.tv Preview