Documentaire

Affaire Lola, chronique d'une récupération

La fabrique du mensonge

Lola. L’image a traversé l’Europe, de manifestations identitaires en France jusqu’aux tribunes d'un stade en Serbie. Comment le visage de cette adolescente est-il devenu en une semaine un symbole récupéré par l’extrême droite sur les réseaux sociaux ?

Six mois après le meurtre de Lola, âgée de 12 ans, La fabrique du mensonge dévoile comment en quelques jours à peine une opération d’influence et de manipulation a été orchestrée.

Pour la première fois, l’entourage de Lola raconte comment il a vécu cette récupération politique, comme une souffrance venue se greffer sur le deuil.


 

Du côté de l’extrême droite, cette récupération n’a qu’un but : faire de la politique en s’emparant de l’affaire, en propageant fausses informations et théories du complot. Tout en profitant de l’émotion nationale.

Poussée par des influenceurs d’extrême droite sur les réseaux sociaux, cette récupération atteint également des sphères médiatiques influentes, notamment les chaînes CNews et C8, chaînes du groupe Bolloré. Cyril Hanouna soutient dans son émission que la meurtrière présumée de Lola doit être envoyée en prison pour le restant de ses jours, sans procès, sans expertise psychiatrique. Record d’audience, pic à deux millions de téléspectateurs. Une montée en puissance du déni de l’État de droit, selon Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice.

Cet épisode de récupération express est aussi la conséquence d’une décennie d’avancée discrète des influenceurs d’extrême droite en ligne : faire croire au grand remplacement ou à la menace du francocide (meurtre en raison de sa nationalité française), c’est aussi rendre des propos extrêmes acceptables et à terme pouvoir gagner dans les urnes. Pour eux, l’affaire Lola n’est plus un drame, elle est une opportunité. 

Mais cette agitation en ligne peut avoir des conséquences : le passage à l’acte de groupes qui s’organisent, appellent à descendre dans la rue pour attaquer physiquement ce qu’ils appellent "les envahisseurs". La crainte des services de l’Etat est de voir se produire sur notre territoire un attentat terroriste d’extrême droite comme le monde en a déjà connu.
Depuis 2017 en France, neuf attentats ont été déjoués, 60 personnes susceptibles d’y participer ont été interpellées. 

Aujourd’hui, la meurtrière présumée de Lola est en détention provisoire. La famille de l’enfant, elle, a quitté Paris pour se réfugier dans le Nord de la France, loin de toute cette récupération médiatique et politique. 

 

Les intervenants du documentaire :

Daniel Boys, ami de la famille de Lola 
Clotilde Lepetit, avocate des parents de Lola
Éric Dupond-Moretti, ministre de la Justice
Alexandre Silva, avocat de Dahbia, la principale suspecte
Jean-Yves Camus, politiste, spécialiste de l’extrême droite
Claire Sécail, chercheuse au CNRS, spécialiste des médias
Samuel Bouron, sociologue spécialiste des identitaires
David Chavalarias, mathématicien et auteur de Toxic Data, comment les réseaux manipulent nos opinions
Hervé Le Bras, démographe, auteur de “Il n’y a pas de grand remplacement”
Raphaël Grably, chef du service Tech BFM TV
Paul Conge, journaliste et auteur “Les grands remplacés”
Damien Delseny, chef du service police-justice "Le Parisien"
Julie Rigoulet, rédactrice en chef  “Le Nouveau Détective”
Vincent Bresson, auteur “Au coeur du Z” 
Paul Larrouturou, journaliste politique TF1-LCI
Clément Lanot, journaliste indépendant
Serge Tisseron, psychiatre, membre du conseil national du numérique
Parents d'élèves du collège Georges-Brassens Paris 19
Christophe-Cécil Garnier, journaliste spécialiste de l'extrême droite Streetpress

#Lafabriquedumensonge

Inédit

80 min

Un film de
Félix Séger

Rédactrice en chef
Elsa Guiol

Commentaire
Karim Rissouli

 Coproduit par
Babel Doc
Stéphanie Lebrun 
Together Media 
Félix Suffert Lopez

Avec la participation de
France Télévisions et 
du Centre National du Cinéma et de l’Image animée

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