UN FRANÇAIS NOMMÉ GABIN

Documentaire
Mercredi 16 décembre 2020 à 22.15 - Sur Réunion la 1ère

Jean Gabin ne se rêvait pas acteur, mais agriculteur ou conducteur de locomotive. Fermier, il finira par l’être, mais c’est au cinéma qu’il fera carrière. 95 films à son actif, dont de nombreux chefs-d’œuvre. Il n’a pas seulement marqué l’esprit des Français, il est aussi resté dans leur cœur jusqu’à la fin de sa vie. Explications, en images, signées François Aymé et Yves Jeuland.

 

Un acteur à l’affiche de Quai des brumesLa Grande Illusion, La Traversée de ParisLa Bête humainePépé le MokoLe jour se lèveTouchez pas au grisbiLe Clan des SiciliensLe Chat, etc., qui fut dirigé par Julien Duvivier, Jean Renoir, Marcel Carné, Claude Autant-Lara, Jacques Becker ou encore Henri Verneuil, et dont la gouaille semblait aller de pair avec les dialogues de Jacques Prévert ou de Michel Audiard.
Un séducteur qui a eu, entre autres, pour compagne Mistinguett, Michèle Morgan, Ginger Rogers et Marlene Dietrich, avant d’épouser en dernières noces Dominique Fournier, qui deviendra la mère de ses trois enfants.
Un insoumis qui a refusé le régime de Vichy et a réussi à prendre part à la Seconde Guerre mondiale en rejoignant la 2e DB du général Leclerc.
Enfin, un homme de terroir qui, pour son plus grand désespoir, ne sera jamais véritablement accepté.
Autant de références qui ne résument pas à eux seuls l’homme ou l’acteur qu’il fut, mais qui permettent d’en définir les contours. Car « le sieur Moncorgé » a plus d’une corde à son arc et excelle dans l’art de se fondre dans la peau de Monsieur tout le monde. Un talent qui le rend sympathique et lui confère une place à part dans le cœur du public.

Pourtant, gamin, ce fils de saltimbanque n’aimait ni l’école ni le métier de ses parents, préférant regarder passer les locomotives ou s’occuper des vaches de ses voisins. À défaut de s’être réconcilié avec les bancs de la communale, c’est sur les planches des Folies Bergère qu’il finit par atterrir à 18 ans pour prouver à son père qu’il n’est pas un bon à rien. Une carrière débutée au music-hall et qu’il poursuit, malgré lui, au cinéma. Homme besogneux, fidèle en amitié, Jean Gabin progresse vite. Sous l’impulsion de sa deuxième femme, Doriane, il se met à choisir ses films. Il a beau trouver que l’écran le dessert, sa gouaille, son allure et sa présence plaisent — et pas seulement aux réalisateurs. Chaque tenue est pensée, travaillée. Une tâche qu’il ne confie à personne d’autre que lui et qui lui vaut parfois d’être imité. Ainsi, après la sortie de Pépé le Moko, tous les macs de Pigalle avaient, paraît-il, adopté sa manière de porter le foulard.
Il est à l’aise, quel que soit le sujet traité ou la profession jouée… enfin presque. Après avoir appris l’anglais pendant son exil forcé aux États-Unis, ses expériences dans la langue de Shakespeare sont, pour lui, un échec. « Quand je joue en anglais, explique-t-il, je me sens désynchronisé, pas vrai, pas sincère. Je ne serai jamais un comédien cosmopolite. Je ne peux jouer qu’en français. » Son talent, il le met pourtant au service de la propagande des alliés en tournant dans The Impostor, de Julien Duvivier.
On pourrait croire que le cinéma l’a toujours accueilli à bras ouverts, mais il n’en est rien. À son retour en mai 1945, rares sont les Français à savoir que Jean Gabin s'est enrôlé dans les Forces Navales Françaises Libres et qu’il a choisi, ensuite, de rejoindre la 2e DB du général Leclerc – des faits pour lesquels il sera décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre. En France, on retient surtout sa relation avec l’Allemande Marlene Dietrich, qui avait pourtant combattu le nazisme, et sa vie à l’abri des bombes de l’autre côté de l’Océan. À défaut de renouer avec la gloire d’antan, il retrouve la terre et les champs qu’il aime tant. Lui, qui avait toujours rêvé de devenir fermier, s’est offert le domaine de la Pichonnière, en Normandie, et ne boude pas son plaisir.

Il faut attendre Touchez pas au grisbi, puis Les Grandes Familles pour que l’alchimie opère de nouveau avec le grand public. Dès lors, et à l’exception de la nouvelle vague, qui s’en désintéresse, le jugeant trop « France-à-papa », il enchaîne les tournages à succès, rencontre Lino Ventura, avec qui il noue une réelle amitié, et deux figures montantes du cinéma français, Jean-Paul Belmondo et Alain Delon. Toutefois, il n’est plus question pour lui de jouer les jolis cœurs. Il a passé l’âge. Et puis, ses enfants grandissant, il ne souhaite pas être vu en train d’embrasser une autre femme que leur mère. Son dernier baiser de cinéma, il l’offrira donc à Brigitte Bardot dans En cas de malheur
Jean Gabin s’en est allé le 15 novembre 1976, quelques mois après avoir présidé la première cérémonie des César. Onze ans plus tard, à titre posthume, l’académie lui rendra hommage... signe, s’il en était besoin, de la contribution de l’acteur au cinéma français.

 

 

 

 

 

Un film de François Aymé et Yves Jeuland
Réalisé par Yves Jeuland
Avec la voix de Grégory Gadebois
Coproduit par KUIV et l’INA
Avec la participation de France Télévisions et TV5 MondeCine+ et la RTS

 

 

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Lison Dambreville
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