Le temps d'une escale

Pertuis d’Antioche, un cargo est en approche du Port de la Pallice/la Rochelle. En provenance d’Afrique et chargé d'engrais uréique, le colosse de 200 mètres de long prépare son accostage et tous les marins du bord s’activent pour la manœuvre.

A La Pallice, des vraquiers et des cargos débarquent et embarquent quotidiennement les matières premières et les produits de notre économie mondialisée. Pendant leurs escales et après la journée de travail, les marins s’installent au «foyer des gens de mer», se connectent pour parler avec leurs familles et amis aux quatre coins de la planète et oublier la vie à bord pendant quelques heures de divertissement…

Au comptoir du bar, les langues se délient, on change les dollars en euros et entre parties de billard et karaoké les marins profitent de leur escale pour rompre la monotonie des longs mois à bord. Au foyer des marins de la Rochelle, 10 000 marins, une centaine de nationalités, passent chaque année. Ces livreurs de la planète sont philippins, péruviens, ukrainiens, chinois, cubains, russes, polonais.

Ils sont accueillis par Lauriane et Brieuc, salariés de l’association Marin’Escale qui gère le foyer des marins et par d’anciens marins rochelais, bénévoles à la retraite, qui retrouvent ici l’ambiance de leurs circumnavigations.

Le temps d’une escale, ces «marins invisibles» du commerce mondialisé deviennent des personnages familiers ; ils  racontent leur métier, parlent de leurs familles, des enfants qui grandissent au pays, de leur travail, de leur solitude et des traversées d’océans ballottés par les tempêtes.

Le temps d’une escale, le port de la Rochelle devient le miroir des mondes de la marine marchande.