Eglantine Emeye © Aurélien Faidy / FTV

Qui prendra la suite ?

Interview d'Églantine Éméyé

L'équipe de tournage a sillonné différentes régions de France à la rencontre de six artisans, passionnés par leur métier, désirant engager un apprenti ou à la recherche d’un partenaire. Une véritable aventure au cœur de l’artisanat français qu’elle nous relate.

Quel est le concept de « Qui prendra la suite ? »

Il s’agit de partir à la rencontre de six artisans installés dans différentes régions de France afin de découvrir leur métier d’abord, et de comprendre leurs besoins ensuite. Chacun d’eux a soit un travail à proposer, soit l’envie de transmettre son savoir avant qu’il ne disparaisse. Après un appel à candidature, ils ont sélectionné et invité jusqu'à trois personnes à suivre une formation accélérée dans leur atelier. À la fin de ce stage, l’artisan retient un seul participant.

 

Qui sont ces artisans ?

Ils sont six et partagent la passion et l’amour de leur métier. À les voir ainsi de près, j’avais envie de m’installer à leurs côtés, moi aussi, pour apprendre leur métier. Ils sont tous fascinants : Jean-Yves, le confiseur, se transforme en un vrai showman derrière la large vitrine de sa boutique : il sculpte le sucre et joue avec la guimauve devant un public gourmand. Pierre, l’ébéniste, tranche par son sérieux et sa méticulosité. Il est moins démonstratif mais très attentif aux candidats et minutieux dans son choix. Charlotte, fromagère et éleveuse de vaches salers, n’a rien de l’archétype de la fermière. Totalement connectée via les réseaux sociaux, elle sort et fait la fête, mais n’en aime pas moins passionnément son métier. Pour Emmanuelle, maître verrier, jeune femme élégante et sérieuse, il faut avant tout tomber amoureux de sa matière, le verre. En Bretagne, Julian, le luthier, semble sorti d’un conte médiéval. Par amour des lyres anciennes, il a acquis une culture phénoménale qu’il souhaite transmettre. Enfin, la plus timide de tous, Dominique, est une potière spécialisée en faîtages normands. Elle a fait l’effort d’affronter nos caméras dans le but de recruter au moins une personne. Chacun d’eux a dû faire preuve de beaucoup de discernement afin de détecter la personne adéquate, la perle rare, capable d’acquérir leur savoir et de partager leur univers. 

 

Pensez-vous pouvoir susciter de l’attrait pour l’artisanat ?

Qui prendra la suite ? présente des métiers méconnus. Le travail y est exigeant, mais on découvre que l’amour pour une profession donne un sens à la vie. Nos artisans le disent : ils ne roulent pas sur l’or, mais gagnent leur vie en faisant un métier auquel ils ne renonceraient pour rien au monde ! Leurs yeux s’illuminent lorsqu’ils parlent de leur savoir-faire. Leur richesse est ailleurs. J’ai été surprise d’ailleurs de découvrir des candidats assez jeunes qui n’avaient pas peur de travailler douze heures par jour. Je les trouve très courageux, ils sont prêts à se donner corps et âme.

De quelles valeurs les artisans sont-ils porteurs ?

Je pense qu’avant tout ils font preuve de beaucoup de générosité en ouvrant les portes de leur atelier à des novices. Car ils vont devoir leur consacrer du temps pour les former et cela uniquement dans le but de partager et de pérenniser leurs savoirs. Cet engagement demande aussi du respect, de la tolérance, de l’attention et de la curiosité pour l’autre, rien que de très nobles valeurs.

 

Qu’est-ce qui vous a séduite dans cette émission ?

J’adore l’artisanat. À force de chiner et d’échanger avec les brocanteurs, je me suis de plus en plus intéressée à la manière dont on travaille les matériaux, à l’histoire de ces objets, reflet d’une époque, car finalement ils racontent la vie de nos grands-parents. Et s’ils ont réussi à traverser les décennies sans trop s’abîmer, ils le doivent à une fabrication soignée. Aujourd’hui, on achète du jetable, du vite fait. Mais d’un point de vue écologique, esthétique et même financier, nous sommes perdants. Alors qu’acquérir une pièce d’artisanat fait vivre les savoir-faire de notre pays et notre patrimoine.

 

Vous dites que vous auriez aimé apprendre l’un de ces métiers, lequel en particulier ?

Après avoir rencontré les six artisans, j’avais très envie de changer de métier. Toutes ces professions me plaisent. Dans l’absolu, j’aimerais être fromagère, mais je ne suis pas sûre d’avoir la force physique ni le courage. Si je devais vraiment choisir, je me lancerais dans le modelage sur argile. Travailler de ses mains m’attire beaucoup. Il en découle un résultat concret : un objet, et une très grande satisfaction.

 

Propos recueillis par Diane Ermel 

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