Sur le chemin de l’école

Aller à l’école quand on habite les coins les plus reculés de la planète relève bien souvent du parcours du combattant. Pascal Plisson pose donc sa caméra sur les chemins escarpés de l’Atlas, sur les routes sinueuses du Bengale, au milieu des plaines de Patagonie ou encore au cœur du bush kenyan. Il y suit ces enfants du bout du monde qui se rendent tout simplement en classe. Risquant parfois leur vie, ils doivent parcourir des kilomètres à pied, à cheval ou en stop afin de recevoir l’éducation qui leur permettra de réaliser leurs rêves ou tout simplement d’élever leur niveau de vie.

Des histoires déchirantes et pleines d’espoir qui se déroulent au rythme des petites foulées et des réflexions parfois surréalistes de ces enfants aussi curieux que courageux. Car malgré leur jeune âge, tous ont conscience de la chance qu’ils ont de pouvoir étudier. Et c’est la tête pleine de rêves qu’ils affrontent quotidiennement les éléments.

Un tournage aux quatre coins du monde

Pascal Plisson a l’idée de son film alors qu’il réalise des repérages au Kenya pour un documentaire animalier. Il fait la rencontre d’un groupe de jeunes Massaïs qui vont à l’école en courant. Ils lui expliquent qu’ils veulent changer de vie, ne pas être guerriers comme leurs ancêtres. Cette rencontre est un déclic pour lui : « Lors de mes voyages, j’ai croisé ensuite d’autres enfants, avec des petits cartables, souvent pieds nus, faisant aussi des kilomètres dans la forêt, dans la savane. J’ai décidé de réaliser un film sur ces gamins du bout du monde qui sont prêts à tout pour aller apprendre. » C’est ainsi qu’il fait le tour de la planète pour trouver les héros de Sur le chemin de l’école : Jackson au Kenya, Samuel en Inde, Zahira au Maroc et Carlos en Argentine.

Vertigineuse mise en perspective

C’est avec une grande tendresse que Pascal Plisson filme chacun de ces bambins. Sa caméra, toujours discrète, saisit çà et là les bribes de quotidiens, de conversations ordinaires : quoi de plus banal qu’une mère qui embrasse ses enfants avant de les laisser partir ? Quoi de plus anodin qu’un frère et une sœur, cartable sur le dos, se rendant à l’école ? La force du film vient de la mise en perspective de cette banalité, qui n’est bien sûr qu’apparente. Car, pour Jackson, Samuel, Zahira ou Carlos, prendre la route, c’est prendre le risque de tomber de cheval, de se blesser sur les sentiers de montagne ou même de se faire piétiner par un troupeau d’éléphants. Pour leur mère, leur dire au revoir le matin, c’est risquer de ne jamais les revoir.

Un succès qui se décline en série

Aussi bien acclamé par la critique que par le public (1 400 000 spectateurs en France), Sur le chemin de l’école reçoit, en 2014, le César du meilleur film documentaire. Un succès qui se décline à partir de 2015 en une série documentaire de 3 fois 52 minutes diffusée sur France 5 : Les Chemins de l’école. Le concept reste le même à cela près que cette fois les films se parent d’une voix off, dramatisant un peu plus le quotidien inouï de ces écoliers. Après une première saison qui emmenait le téléspectateur à Madagascar, au Vietnam ou encore au Népal, France 5 propose tout au long du mois de septembre la saison 2 inédite. Du froid sibérien aux bidonvilles mahorais, en passant par le Mexique ou les Philippines, la série n’a de cesse de montrer le combat de ces enfants pour leur propre éducation.

Ludovic Hoarau

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POUR ALLER PLUS LOIN…

Parallèlement à la diffusion des films, francetv éducation propose un accompagnement du dispositif antenne avec des extraits de la saison 2, une newsletter, un relais sur les réseaux sociaux et un serious game — un jeu d’aventure immersif destiné aux 8-12 ans mettant en avant la découverte des pays et des cultures de nos petits héros.