« Madame Butterfly » aux Chorégies d’Orange

Au cours de l’été 1900, Puccini tombe en admiration devant une pièce de théâtre de David Belasco, Madame Butterfly, adaptée d’une nouvelle d’un avocat américain, John Luther Long, et plagiat du roman de Pierre Loti Madame Chrysanthème.

L’histoire est d’une grande simplicité. Un officier de marine américain, Pinkerton, profite d’une escale à Nagasaki, au Japon, pour épouser, en dépit de la mise en garde du consul des États-Unis, Sharpless, une jeune geisha du nom de Cio-Cio San, surnommée Butterfly. Pour Pinkerton, c’est un jeu, mais pas pour la jeune femme, reniée par sa famille pour avoir trahi la religion de ses ancêtres. Trois années après la nuit de noces, Cio-Cio San repousse les avances du prince Yamadori, persuadée de voir un jour prochain revenir son époux, dont elle a eu un enfant. Mais Pinkerton s’est marié aux États-Unis. Lorsqu’il revient au Japon, c’est pour recueillir l’enfant qu’il a eu avec la geisha et l’élever avec son épouse américaine…

Puccini a su revêtir cette œuvre d’une musique d’une grande richesse, non seulement sur le plan mélodique, traduisant admirablement les sentiments des protagonistes et particulièrement ceux de la jeune femme, mais également sur le plan orchestral, avec une partition d’un raffinement extrême inspiré des musiques orientales.

Sur la scène du Théâtre antique national d’Orange, cet opéra en trois actes est joué sous la direction musicale de Mikko Franck, à la tête de l’Orchestre philharmonique de Radio France, accompagné des chœurs des opéras d’Avignon, Nice et Toulon. Dans le rôle-titre de la malheureuse geisha, on retrouve la soprano albanaise Ermonela Jaho, l’une des grandes voix des scènes internationales.

Camille Flocon