ACCIDENT CARDIAQUE : LES FEMMES EN PREMIERE LIGNE
Enquête de santé

Accident cardiaque : les femmes en première ligne

Magazine - Mardi 16 mai 2017 à 20.50

Tabac, alcool, sédentarité… depuis une vingtaine d’années, les comportements à risque ne sont plus l’apanage des hommes. Conséquence : l’augmentation significative des accidents cardio-vasculaires chez les femmes. Marina, Michel et Benoît font le tour de la question dans ce nouveau numéro d’« Enquête de santé ».

L’infarctus du myocarde, une affaire d’hommes ? Plutôt une idée reçue encore largement répandue, y compris auprès du corps médical. Avant la ménopause, on les considère protégées par leurs hormones. Pourtant, aujourd’hui, une femme sur trois décède d’une maladie cardio-vasculaire. Un taux de mortalité bien supérieur à celui dû au cancer du sein ! La faute à la mauvaise hygiène de vie et aux comportements à risque adoptés par la gent féminine depuis une vingtaine d’années. Les accidents peuvent aussi survenir tôt. Dans les deux dernières décennies, le nombre de victimes de moins de 50 ans a triplé. Tabac, alcool, stress, sédentarité… le cocktail est explosif. Surtout pour les femmes, plus exposées à plusieurs égards. Car, face au danger, l’égalité entre sexes n’est pas de mise.

Des symptômes atypiques

Première injustice : chez elles, les symptômes, souvent atypiques, entraînent le retard du diagnostic et de la prise en charge. Ainsi, deux tiers des femmes qui décèdent d’un infarctus n’ont pas présenté les signes d’alerte classiques : forte douleur dans la poitrine irradiant vers le bras gauche voire vers la mâchoire. Selon le Dr Nathalie Assez, urgentiste au Samu de Lille, « elles appellent parfois pour une sensation de malaise, une gêne, un essoufflement ou des manifestations digestives comme des nausées et des vomissements. Encore plus difficile à discerner : elles souffrent d’une grande fatigue ». Résultat, elles tardent à contacter les secours. Or, en cas d’infarctus, chaque minute compte.

Autre problème : les artères des femmes, plus fines et fragiles que celles des hommes, sont plus facilement abîmées par le diabète et l’hypertension, qui ne cessent d’augmenter avec le changement des modes de vie. Avant la ménopause, les œstrogènes rendent bien ces vaisseaux plus souples, mais l’association de la pilule et du tabac multiplie par dix le risque d’accident cardiaque. Et le tabagisme à lui seul est impliqué dans 90 % des cas d’infarctus.

Les bénéfices de la réadaptation cardiaque

Exclues des essais cliniques en raison de la fluctuation des hormones et de l’éventuelle toxicité sur le fœtus en cas de grossesse, les femmes ont aussi plus d’effets secondaires liés aux médicaments. Enfin, elles bénéficient moins souvent d’un programme de réadaptation cardiaque, jugé pourtant par les spécialistes tels que le Dr Catherine Monpère comme indispensable : « On a mis en évidence que cela permettait une réduction de 30 % de la mortalité cardio-vasculaire […]. Aujourd’hui ne pas proposer à un patient et a fortiori une patiente une réadaptation, c’est une réelle perte de chance. »

La diffusion du documentaire de Cécile Moirin sera suivie d’un débat en direct animé par Marina Carrère d’Encausse, Michel Cymes et Benoît Thevenet.

Beatriz Loiseau

ACCIDENT CARDIAQUE : LES FEMMES EN PREMIERE LIGNE

Magazine

Durée 50 min

Présentation Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes, avec la participation de Benoît Thevenet

Réalisation Bernard Faroux

Production Pulsations, avec la participation de France Télévisions

 

Documentaire : « Le Cœur des femmes : attention fragile »

Durée 52 min

Auteure-réalisatrice Cécile Moirin

Production Pulsations, avec la participation de France Télévisions

Année 2017

 

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