Florent Pagny

Florent Pagny, la voix nue

Documentaire - Inédit - Vendredi 27 avril à 20.55

À l’occasion de ses 30 ans de carrière, Florent Pagny se livre dans le cadre d’un documentaire exclusif. L’artiste aborde avec une sincérité confondante les moments les plus marquants de sa carrière et reprend en version acoustique les plus grands chanteurs de la scène française. Didier Varrod, l’auteur de ce film inattendu, nous en dit plus. Entretien.

Comment est né le projet ?

Didier Varrod : Universal m’avait approché à l’occasion des trente ans de carrière de Florent Pagny. La maison de disques souhaitait produire un documentaire pour marquer le coup. Ils ont donc fait appel à moi pour l’écrire.

Florent Pagny a donc immédiatement accepté de se livrer ?
D.V. : Au début, il m’a envoyé sur les roses comme il l’explique au début du film. Quand je lui ai expliqué mon envie de le faire chanter dans le documentaire, il m’a répondu : « En plus, tu veux me faire chanter ? Mais tu veux me faire chanter, quoi ? ». Je lui ai dit : « Tu viens de faire un album très produit avec la jeune génération urbaine incarnée par Maître Gims et Dany Synthé… J’aimerais te remettre dans un cadre très acoustique pour interpréter les titres de chanteurs emblématiques. » Il m’a demandé une journée de réflexion. Et m’a donné son accord le lendemain.

Avec ce film, vous nous proposez donc un portrait musical ?
D.V. : Outre des archives d’interviews et la diffusion d’anciens tubes, Florent interprète en acoustique des titres de Nougaro, Ferré, Moustaki, Gainsbourg et Barbara… Florent a une voix qui lui permet de tout chanter. Il s’est approprié ces chansons avec sobriété. Et surtout, il ne les a pas surinterprétées comme on peut être tenté de le faire lorsqu’on a une voix exceptionnelle.

Comment expliquer la longévité artistique de cet artiste ?
D.V. : La clef, c’est avant tout une certaine forme d’humilité et d’authenticité. Florent Pagny est quelqu’un qui ne dissimule rien. Il est suffisamment franc pour que les gens sentent qu’il est porteur d’une certaine forme d’intégrité. Lorsqu’il dit avoir pris la décision de ne plus écrire de chansons, car il est plus doué pour les interpréter, cela montre une simplicité d’homme et d’artiste qui explique sans doute la fidélité du public.

Néanmoins, il a connu de gros passages à vide…
D.V. : Dans le documentaire, il avoue en effet avoir dormi dans sa voiture en raison de problèmes d’argent… 
Pourtant, sa carrière avait commencé très fort. « N’importe quoi », son premier titre, se positionne dans le Top 50, tout comme plusieurs chansons de son premier album. Vient ensuite sa relation très médiatique avec Vanessa Paradis qui le fait basculer définitivement dans le vedettariat. Puis ses démêlés avec le fisc, et plusieurs échecs discographiques… Pour ne rien arranger, après la sortie de « Presse qui roule », radios et télés le boycottent. Si on ajoute à cela ses amis qui lui tournent le dos, on peut effectivement parler de passage à vide, si ce n’est de traversée du désert. Avec Vanessa Paradis, ils vivaient entourés d’une bande, bande qui s’est totalement détournée de lui lorsque le succès l’a boudé.

Vous revenez également sur sa carrière de comédien ?
D.V. : On oublie qu’au début de sa carrière Florent Pagny a été très présent au cinéma. Contrairement à Patrick Bruel, qui a mené de front ses carrières de chanteur et de comédien par exemple. Or, depuis le début, Florent avait envie d’être chanteur. Mais on a le sentiment qu’il attendait le bon moment pour sortir sa carte maîtresse. En même temps, il a assez de recul pour ne pas se raconter d’histoires : il reconnaît qu’il voulait être acteur, mais que ce n’était pas son registre, et qu’il a finalement préféré passer à autre chose.

La carrière de Florent Pagny fut aussi jalonnée par de nombreuses polémiques concernant ses déboires avec le fisc ?
D.V. : Évidemment, on a le droit de ne pas être d’accord avec lui pour des raisons morales… Mais contrairement à tous les exilés fiscaux, on peut néanmoins saluer sa franchise lorsqu’il aborde la question des impôts.

Quels moments vous ont particulièrement marqué lors de vos entretiens ?
D.V. : Je dirais le moment où il a évoqué son épouse. Lorsqu’il parle de sa femme, même vingt-cinq ans après leur rencontre, il est encore ému aux larmes.
J’ai aussi été beaucoup marqué par son ambivalence : « Je porte une Rolex et en même temps un bracelet indien. Je passe la moitié de ma vie en Patagonie, coupé du monde… Et le reste du temps en France, où je signe des autographes, participe à The Voice et fais la une des magazines… » J’ai trouvé ce paradoxe assez intéressant. Sans oublier les moments très touchant où il parle de ses parents.  

propos recueillis par Yannick Sado

Ecrit par Didier Varrod et Nicolas Maupied
Réalisé par Nicolas Maupied en collaboration avec Virginie Parrot
107 min

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Solène Evrard
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