Grotte Cosquer : de l'ombre à la lumière

Quand il a conçu la Villa Méditerranée, l’architecte Ivan Di Pol n'imaginait pas que son bâtiment, défi architectural aux dimensions atypiques, servirait un jour d’Arche de Noé à une grotte submergée des calanques de Marseille.

Et pas n’importe laquelle : la Grotte Cosquer, découverte en 1985 par le plongeur Henri Cosquer. Un site paléolithique exceptionnel par sa richesse archéologique et son état de conservation. Des centaines de dessins d’animaux, des gravures, des empreintes de mains - vestiges laissés par nos ancêtres il y a 30 000 ans - font de cette cavité un trésor de l’art pariétal.

Classée au titre des monuments historiques, la grotte est aujourd’hui en danger, menacée par la montée des eaux. Ce sont ces traces d’humanité qu'il faut sauvegarder et valoriser.

Longtemps évoquée par les politiques à Marseille, la création de la réplique est lancée par Renaud Muselier, président de la Région Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur en novembre 2019.

Depuis, c’est une véritable fourmilière humaine qui s’active sur l’esplanade du J4 : entrepreneurs, charpentiers, plasticiens, géologues, préhistoriens vont se croiser, se succéder pendant plusieurs mois pour mener à bien ce projet grandiose.
 

Construire la grotte dans les sous-sols de la Villa Méditerranée est déjà un défi osé. L’architecte Corinne Vezzoni sait qu’il va falloir jouer d'artifices et faire appel à des experts et artistes pour permettre l'immersion du public dans le monde de la préhistoire.

Au - 2, un ballet commence, au rythme des soudures, des découpes, des coups de truelles et de perceuses. Les travailleurs se croisent, se complètent sur un ouvrage qui va les transformer, les marquer à jamais.

Déjà rompues au travail de réplique, les équipes des artistes plasticiens Gilles Tosello et Alain Dalis reproduisent les pariétaux en atelier :  des panneaux en résine créés selon les photos et les relevés des équipes scientifiques qui ont pu plonger dans la grotte.

Ces panneaux, œuvres artistiques exceptionnelles, seront ensuite intégrés dans une superstructure d’acier et de béton. Puis viendra le travail sur les concrétions, pour rendre le support crédible, et enfin la mise en lumière des lieux...

Ainsi figée dans le béton et la résine, la réplique s'apprête à accueillir ses premiers visiteurs.

Pendant ce temps, au large, les scientifiques poursuivent leurs recherches sur nos ancêtres du Paléolithique. La course contre la montre continue pour sourcer, analyser, comprendre et sauvegarder les vestiges de la cavité originale...

Ce film sera suivi à 0.40 du documentaire "Grotte Cosquer : des origines à la surface".