FAIR GAME

Fair game

Cinéma - Dimanche 18 décembre à 20h00 - NC 1ère

Voici l’adaptation d’une histoire vraie survenue en 2003 dans les quartiers de la CIA : Joe Wilson, ancien ambassadeur, en charge d’une enquête sur un hypothétique trafic d’uranium entre le Niger et l’Irak, révèle les raisons cachées de la croisade américaine contre Saddam Hussein. En guise de représailles, la Maison-Blanche dévoile sur-le-champ l’identité de son épouse, Valerie Plame, agent secret de la CIA.

Valerie Plame Wilson est un agent secret de la CIA au département chargé de la non-prolifération des armes. Elle dirige secrètement une enquête sur l’existence potentielle d’armes de destruction massive en Irak. Son mari, le diplomate Joe Wilson, se voit confier la mission d’apporter les preuves d’une supposée vente d’uranium enrichi en provenance du Niger. Mais lorsque l’administration Bush ignore ses conclusions pour justifier le déclenchement de la guerre, Joe Wilson réagit via un éditorial dans le New York Times, déclenchant ainsi la polémique. Peu après, la véritable identité de Valérie Plame est révélée par un célèbre journaliste de Washington. Sa vie privée et sa carrière s’effondrent, et ses contacts au Moyen-Orient se retrouvent en danger de mort.  

FAIR GAME

Cinéma

Durée : 1 h 46

Genre : Thriller politique

Réalisation : Doug Liman

Avec : Naomi Watts, Sean Penn, Bruce McGill, Michael Kelly…

Production : River Road Films, Zucker Pictures, Weed Road Pictures et Hypnotic

Année : 2010

FAIR GAME

Au cours de l’année 2002, le président des États-Unis, George W. Bush, et son administration tentent de convaincre le monde que le président irakien, Saddam Hussein, cherche à renforcer un arsenal d’armes de destruction massive qui constitue une menace pour la paix et la sécurité du monde.

 

En février 2002, l’ancien ambassadeur des États-Unis au Gabon, Joseph C. Wilson, est envoyé au Niger à la demande de la CIA pour enquêter sur un supposé trafic d’uranium qui pourrait permettre à l’Irak de se doter de l’arme nucléaire. Après de nombreux entretiens et rencontres, Joe Wilson s’aperçoit qu’il est non seulement très peu probable qu’un tel trafic ait eu lieu, mais il découvre en plus que les documents sur lesquels s’appuie la CIA — émanant notamment indirectement des services secrets italiens — sont faux.

 

En octobre 2002, la CIA présente un rapport intitulé « Iraq’s Weapons of Mass Destruction Programs » dans lequel, au mépris des conclusions de Wilson, il est mentionné l’existence quasi certaine d’un trafic de matière fissile entre un pays d’Afrique et l’Irak.

 

Le 28 janvier 2003, lors de son traditionnel discours sur l’état de l’Union, le président Bush déclare : « Le gouvernement britannique a appris que Saddam Hussein avait récemment acquis des quantités conséquentes d’uranium en Afrique », crédibilisant son plan de renversement de Saddam Hussein.

 

Le 20 mars 2003, au terme de l’ultimatum fixé par George W. Bush à Saddam Hussein, les troupes de la coalition bombardent Bagdad et déclenchent l’opération visant à « rendre l’Irak à son peuple ».

 

Le 6 juillet 2003, Joseph Wilson publie une tribune dans le New York Times où il donne sa propre version des faits et s’interroge sur l’utilisation des informations qu’il a pu recueillir. Il écrit : « Si ces informations ont été ignorées parce qu’elles ne correspondaient pas à une certaine vision préconçue de l’Irak, alors nous pouvons affirmer que nous sommes entrés en guerre sous de faux prétextes. » La polémique est lancée.

 

Moins d’une semaine plus tard, le 14 juillet 2003, un journaliste, Robert Novak, dans sa chronique du Washington Post, révèle que l’épouse de Joseph Wilson, Valerie Plame, est en fait un agent de la CIA. L’info est reprise le lendemain par David Corn dans The Nation. Joseph Wilson commente : « Dévoiler ainsi son identité compromet toutes les opérations, tous ses contacts et tous les réseaux dans lesquels elle a été impliquée tout au long de sa carrière. »

 

Le 17 juillet 2003, Matthew Cooper publie à nouveau l’information dans Time Magazine et Judith Miller écrit un article sur le même sujet dans le New York Times. La divulgation de l’identité d’un agent de la CIA constitue un crime fédéral.

 

En décembre 2003, le procureur Patrick Fitzgerald ordonne l’ouverture d’une enquête. Miller et Cooper sont sommés de révéler leurs sources sous peine d’emprisonnement. Bien qu’invoquant le premier amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté d’expression dans la presse ainsi que le secret des sources, les deux journalistes n’échappent pas à la justice. Time Inc., employeur de Matthew Cooper, décide de coopérer.

 

En juillet 2005, Judith Miller est incarcérée et ne sera libérée qu’en septembre de la même année après que sa source l’eut affranchie de sa promesse de confidentialité. On apprend alors que c’est Lewis Libby, proche collaborateur du vice-président Dick Cheney. Plus tard, le nom de Karl Rove, conseiller du président Bush et collaborateur de Dick Cheney, sera aussi évoqué.

 

En octobre 2005, le New York Times désavoue sa journaliste Judith Miller et estime que cinq des six articles qu’elle a écrits sur les armes de destruction massive irakiennes sont faux.

 

Le 16 mars 2007, Valerie Plame, rompant son devoir de réserve après quatre années de silence, déclare à des membres du Congrès que « certains hauts responsables de la Maison-Blanche et du département d’État ont divulgué son identité de manière intentionnelle et irresponsable avec pour seule ambition de nuire à son mari ».

 

Le 5 juin 2007, Lewis Libby est condamné à deux ans de prison et à une amende de 250 000 dollars. Le 2 juillet, le président George Bush utilise son pouvoir de clémence pour le faire libérer.