Les nouvelles formes de contestation

Rassemblements et occupations, mobilisations de masse au symbole fort (gilets jaunes ou bonnet rouge par exemple), utilisation massive d’internet et des réseaux sociaux, etc. les moyens sont nombreux et désormais de plus en plus efficaces face à un état qui ne peut plus gouverner sans « entendre » le peuple. En témoigne très récemment encore le mouvement des gilets jaunes. Ces mouvements d’action populaire expriment un mécontentement, un sentiment d'injustice, de colère et de désespoir. Mais ils révèlent aussi la volonté des citoyens de s'organiser pour se faire entendre et faire, parfois, plier les institutions.

Dans ce nouveau numéro de Réseau d’enquêtes, Charles-Henry Boudet est allé, à travers toute la France, à la rencontre de celles et ceux qui ont précédé les gilets jaunes et ont probablement d’une certaine façon aussi inspiré ce mouvement dans sa forme. Son enquête démarre dans le sud. 

Le 24 octobre 2018 à Narbonne Ghislain Coutard s’agace. Technicien de maintenance il fait 300km par jour. L’annonce de la hausse des carburants le plonge dans une colère noire. De sa voiture il poste sur Facebook une vidéo pour appeler à suivre la manifestation des routiers prévue le 17 novembre. Elle est vue plus de 5 millions de fois. Choisi sur un coup de colère  le gilet jaune est un vrai coup de génie. Accessible à tous, symbole de protestation ultra efficace et visible, il est le plus inclusif et fédérateur jamais utilisé … et offre des images spectaculaires lors des manifestations.  

 Le gilet jaune symbolise depuis ce jour en France la révolte et le mécontentement. Il est aussi devenu le symbole des revendications individuelles.  Plus de contestation sans symbole fort désormais en France.

Invités

• Marcel, François, Benji, zadistes de la première heure du site de Notre Dame des Landes
• Dr Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, lanceuse d’alerte
• Sarah Durieux, directrice exécutive de Change.Org
• Thierry Meret, directeur FDSEA du Finistère. Leader du mouvement des « bonnets rouges »
• Albert Ogien, sociologue