Dossiers Bigfoot

Le bigfoot existe-t-il vraiment ? Cet être hors norme alimente les légendes les plus anciennes au Tibet, aux États-Unis et en Russie. Pour la première fois, un scientifique consacre sa recherche à la vérification de son existence. Généticien britannique de l’université d’Oxford, Bryan Sykes est à l’origine du projet sur le bigfoot initié en 2012 : il va procéder à l’analyse de poils censés provenir de cette créature, envoyés des États-Unis, mais aussi prélevés dans toute la Russie. « Cela fait seulement quelques années que la technologie est suffisamment développée pour mener à bien cette étude. Aucun scientifique sérieux n’a exploré ce domaine de recherche depuis cinquante ans. »

En attendant les résultats, Mark Evans, présentateur et vétérinaire, parcourt le plus grand pays du monde sur les traces de l’almasty, « homme sauvage » en russe. « Ici, les gens croient à une théorie qui est sans doute la plus fascinante de toutes, explique-t-il, mais aussi la plus saugrenue : les almastys russes seraient les derniers survivants d’une ou de plusieurs espèces d’hominidés très anciens, peut-être même de l’homme de Neandertal ! » À Moscou, il rencontre les membres du plus ancien cercle de chasseurs de bigfoot au monde. En Abkhazie, dans le sud du Caucase, riche en vestiges néandertaliens, il part sur la piste de Zana, la femme sauvage. Dans les années 1870, cette créature très poilue et musclée capturée dans la forêt devient l’esclave d’un grand propriétaire terrien. Elle aura quatre enfants. « Était-elle une néandertalienne, un almasty ? » Une question qui va enfin pouvoir trouver réponse grâce aux prélèvements d’ADN effectués sur sa descendance et à l’analyse du crâne d’un de ses fils. Dans l’est de la Sibérie, Mark Evans rencontre une famille shor qui dit avoir recueilli des poils d’almasty ; puis, en compagnie d’un passionné, député local de la Douma, il rend visite à trois adolescents qui ont filmé une créature velue et étrange… peut-être un almasty ?

Le sasquatch des États-Unis

Dans le second volet de cette enquête, Mark Evans se rend dans les montagnes sur la côte pacifique du nord-ouest des États-Unis. Il rencontre un chasseur qui se présente comme un tueur de sasquatch et affirme avoir tiré sur deux d’entre eux, à « l’apparence très humaine ». Des poils qu’il a pu prélever sur l’animal ont été envoyés à Bryan Sykes. Des bigfootologues racontent à Mark Evans comment ils communiquent avec tout un clan de sasquatch… « On est plus proche de la religion que de la science », estime-t-il. Un sentiment confirmé par une visite au musée Bigfoot à Willow Creek, dans le nord de la Californie. Puis, dans la péninsule Olympique, une des régions les plus isolées de l’État de Washington, il rencontre un grand bigfootologue convaincu d’avoir été attaqué par un sasquatch. Pas très loin, dans la réserve Lummi, le sasquatch fait partie des croyances amérindiennes. Mais le moment est venu pour Bryan Sykes d’annoncer les résultats de ses recherches à tous ces passionnés…

Anne-Laure Fournier