André Dang, un combat calédonien
Itinéraires

André Dang,un combat calédonien

Documentaire - Mardi 13 novembre à 20h00 - Sur NC la 1ère

Itinéraires diffuse le portrait d'un homme calédonien : André Dang. Zoom sur son histoire, son parcours et ses idées sur l'avenir du Pays dans un contexte d'autodétermination.

André Dang est né en 1936, dans un campement de mineurs tonkinois, situé à deux pas du Koniambo. Son père meurt d’un accident, sa mère s’épuise à pousser des wagons. Lui a la chance d’être accueilli par une famille à Nouméa, puis de rencontrer des enseignants qui vont l’aider à aller de l’avant. Plus tard, embauché par Edouard Pentecost, il apprend le métier des affaires, mais n’oubliera jamais son enfance et prendra sa revanche sur la misère en bâtissant l’une des plus grosses fortunes de l’île. 

Ami du leader Indépendantiste Jean-Marie Tjibaou, André Dang rêve au début des années 80 d’exploiter une mine de nickel au service des populations kanak. Jean-Marie Tjibaou est assassiné en 1988, mais André Dang tient parole et fait de l’utopie une réalité industrielle. Aujourd’hui, l’usine tourne à plein régime  sous le contrôle des élus de la province Nord « actionnaire majoritaire » à 51%. 

André Dang a aujourd’hui 82 ans mais pense à l’avenir…Donc à l’après-nickel.   

Réalisation : Marina Paugam et Jean-Michel Rodrigo
Production : NC la 1ère / Mecanos Productions
Durée : 52 minutes
Diffusion : Mardi 13 novembre à 20h00
Rediffusion : dimanche 18 novembre à 12h00

En quoi ce personnage a pu vous inspirer un documentaire ?

Depuis quelques années, je reviens en tant que documentariste à mes premières amours d’étudiant : l’Histoire, celle que l’on dit immédiate. Faire appel  à la mémoire, puiser dans le passé, pour tenter d’expliquer le présent, voire éclairer l’avenir. Permettre aussi de faire surgir des gens et des situations que l’Histoire officielle a tendance à occulter. Je l’ai fait avec la guerre d’Espagne, le Pérou, les étudiants et le pouvoir en France. A chaque fois, je cherche  un personnage dont le parcours peut servir de fil conducteur au récit.

 

Qu’est-ce que vous retenez du personnage à l’issue du tournage et des témoignages ?

Pendant le tournage, je laisse le plus souvent filer la parole. Je sais ce que je cherche, mais je sais aussi que la confiance établie dans l’entrevue permet que surgissent des réflexions, des anecdotes, des confidences que je ne pouvais pas imaginer en amont. Et là, le rôle de Marina Paugam, la caméra femme qui est aussi la co-réalisatrice de ce film, est déterminant. Elle est à l’affût de ces moments privilégiés où l’entretien bascule vers l’émotion…qui invite à la réflexion Ensuite, au montage, eh bien nous privilégions ces moments-là. J’ai pour habitude de suivre nos films dans ce que j’appelle leur « seconde vie », celle d'après le petit écran, les projections en salle, les festivals, et ce que je retiens des réactions des gens dans le public, c’est que les temps forts de l’émotion, sont presque toujours leurs moments de repères dans le film… Plus encore que les dates, les noms ou les lieux évoqués…

 

Comment voyez-vous l’avenir du pays au prisme de cette rencontre avec André Dang ?

Il faudrait du temps pour répondre précisément à cette question. J’ai l’impression, en très grand résumé, que rien n’est vraiment réglé, mais que toutes les conditions sont là, présentes, pour que la Nouvelle Calédonie trouve une voie originale, voire unique au monde… Ce n’est pas le seul, mais Koniambo est un symbole. J’ai cherché, au Canada, aux Etats-unis, en Amérique latine, où j’ai longtemps vécu et travaillé, il n’existe pas d’autre aventure minière de ce genre…

 

Est-ce que çà a été facile en tant que réalisateur de faire parler autour d’André Dang ?

Qu’il s’agisse d’André Dang ou d’autres protagonistes qui jouent un rôle social, politique, économique important, l’exercice n’est jamais facile. L’essentiel est de s’en tenir à l’histoire que vous entendez raconter. Elle n’est ni au service du personnage, ni à sa charge. Elle doit éclairer le public auquel le film est destiné, lui permettre de comprendre, lui donner envie aussi d’aller chercher d’autres éclairages. Pour faire parler vos interlocuteurs, il importe de les convaincre que tel est votre objectif. C’est une question de onda comme on dirait en Espagnol…

Stéphanie Moulin
Responsable de Projet et d'Actions de Communication Nouvelle Calédonie la 1ère