J'irai dormir chez vous

Pour explorer le Bhoutan, le voyageur n’a pas le choix : il doit accepter la présence d’un guide et d’un chauffeur fournis par une agence de voyages accréditée. Notre caméra-trotteur se plie à ces règles à son arrivée à Thimphou, la capitale du royaume. Ce pays, dont la religion officielle est le bouddhisme tibétain, est le seul au monde à afficher un indice de Bonheur National Brut (BNB).

Avec son guide, Tashi, et son chauffeur, Leki, Antoine prend la direction de la vallée de Punakha, où les visites organisées se succèdent, notamment au dzong, monastère-forteresse comme il en existe beaucoup au Bhoutan. Mais il commence rapidement à trouver très pesant cet encadrement contraignant qui l’empêche d’aborder en toute liberté les Bhoutanais. Sur la route de montagne qui mène à Trongsa, des travaux ont interrompu le trafic : une occasion pour notre globe-squatteur d’aller à la rencontre des occupants des autres véhicules arrêtés. Un petit groupe l’accueille gaiement et bientôt la femme du chauffeur de bus accepte qu’il lui rende visite au marché où elle travaille.

Arrivé dans la ville, Antoine constate à nouveau que l’hôtel pour étrangers est situé à l’extérieur. Cette fois, il annonce à Tashi et Leki qu’il va s’installer dans un petit hôtel du centre. Tshering, la marchande de légumes qu’il est allé retrouver sur son étal, accepte de le convier à dîner. Avant de s’y rendre, il tombe sur une compétition de tir à l’arc, le sport national. Le soir, dans la famille de Tshering, Antoine goûte à l’ema datshi, plat traditionnel à base de piments et de fromage, puis est invité à dormir devant leur petit autel consacré à Bouddha.

Le lendemain matin, il décide d’échapper une fois pour toutes à ses accompagnateurs en cherchant à louer une moto. Chose faite, il suit une piste de montagne jusqu’au petit village de Dhur, où les habitants n’ont vraiment pas l’habitude de voir des touristes et ne parlent pas anglais… Mais ici aussi, comme ailleurs, les Bhoutanais affichent de grands sourires ! Une philosophie nationale…

Anne-Laure Fournier