Pas folle la liberté

Jeudi 1er juin 2023 dans La France en Vrai

Notre système de santé est fatigué. Parfois, il craque telles les urgences, telles les maternités qui ferment, telles les médecins qui filent vers le privé parfois pour des raisons pécuniaires, parfois pour pouvoir exercer dans de meilleures conditions et au profit de leurs patients.

La psychiatrie n’échappe pas à ces fragilités. Et les hôpitaux psychiatriques eux aussi sont parfois en grève. On y réclame plus de soignants et de meilleures conditions d’accueil pour les patients. Et régulièrement, faute de moyens, la maltraitance subie par les malades est dénoncée: isolement, sur médication et malheureusement conditions indignes.

Dans le Berry, à Dun-sur-Auron, une autre histoire s’écrit depuis près d’un siècle.Celui de malades psychiatriques vivant hors les murs et au sein de familles de fonctionnaires, d’agriculteurs, de petits commerçants. Bref, vivant parmi les gens.

Depuis un siècle, on y expérimente une autre manière de faire et on y montre, au quotidien, comment une vie «dans la cité» est bénéfique à ces malades.

À Dun-sur-Auron, chacun connaît son rôle et connaît l’autre. Les malades sont partout chez eux et en cas de difficulté, les habitants savent comment réagir. Ils ont vu leurs parents et leurs grands-parents faire la même chose. Evidemment, cette réussite médicale interroge.

Pourquoi cette expérience quasi unique n’est pas reproduite ailleurs et avec d’autres malades? Pourquoi Dun-sur-Auron n’est-elle pas citée comme exemple partout alors que l’on veut sortir les malades des hôpitaux? Et si c’était là qu’un début de solution à nos maux émergeait?