Le Pacte sacré
Fiction - Inédit - Mardi 24 janvier 2017 à 20.55
Vous reprendrez bien un peu d’esprit des fêtes, il est encore temps... Cette comédie familiale, qui réunit Hélène Cohen et Barbara Grinberg (au scénario), Marion Sarraut (à la réalisation), Renaud Garcia-Fons (à la musique), Bernard Yerlès, Romane Bohringer et Henri Guybet (devant la caméra), a le goût des contes de Noël d’antan. Des orphelins, des coups du sort, des coups de théâtre, quelques larmes mais finalement une poignée de gens avec un cœur gros comme ça.
Leur immeuble réduit en cendres par un mystérieux incendie, voilà les jumeaux Jules et Juliette (Achille Potier et Joséphine Helin), 10 ans, à la rue, avec pour seul famille leur grand-mère Mamie Jo (Annick Blancheteau) et le poisson rouge Jésus. Les flammes n’ont rien épargné, pas même les quelques photographies de leur mère, morte deux ans plus tôt. Ça commence très mal, avouons-le… Face à la menace d’un placement des enfants en foyer, la vaillante Mamie Jo se résout tout de même à aller frapper chez le père des jumeaux pour solliciter son aide. Il y a évidemment un hic, et de taille : Jean-Noël (Bernard Yerlès) vit (plutôt bourgeoisement) avec sa femme Marie-Ange (Romane Bohringer) et leurs deux filles et ignore jusqu’à l’existence de cette supposée progéniture supplémentaire. Il faudrait héberger provisoirement Jules et Juliette (et évidemment Jésus), explique la grand-mère, le temps que les assurances leur procurent un nouveau logement décent... Pris au dépourvu, acculé par la vieille dame mais soucieux de ménager son épouse, qui se remet à peine d’une sévère dépression, Jean-Noël invente dans l’urgence et de façon quelque peu brouillonne un immense bobard : Cathy, la mère des gamins, était sa… comment dire, sa… cousine, voilà. Adolescents, elle et lui ont fait un pacte sacré : si l’un d’entre eux venait à disparaître, l’autre devrait veiller sur les enfants... Les mensonges finissent toujours par engager ceux qui les font, et il va falloir être à la hauteur, car voici désormais Jean-Noël au centre d’un réjouissant bazar : une femme débordante de générosité et un peu fofolle (mais cependant point du tout idiote), quatre enfants (dans le détail : une adolescente grognon, une petite peste jalouse et une paire de sauvageons fusionnels), un poisson rouge, une nouvelle belle-mère, une assistante sociale fureteuse, un beau-père soupçonneux (qui lance un détective sur les traces du père des jumeaux), des tests ADN faits en secret afin de vérifier la réalité de sa paternité (mais dont les résultats tardent à arriver), un incendie à élucider (et bientôt un propriétaire un peu véreux)… Entre-temps, on se chamaille, on s’apprivoise, on s’adopte. On ne révélera rien de la fin de ce conte, mais on la devine foutraque et heureuse.
Christophe Kechroud-Gibassier
