La fin de la nuit

Recluse dans son appartement bourgeois, Thérèse (Nicole Garcia) a parfois bien du mal à tuer l’ennui. La visite imprévue de sa fille Marie (Louise Bourgoin) contribue pourtant à lui redonner du baume au cœur. Surtout lorsque celle-ci évoque son dernier amour en date : il s’agit d’un certain Mourad, rencontré sur les bancs de la fac. Le père de Marie voit cette relation d’un mauvais œil du fait des origines et du milieu social du garçon.

Thérèse, quant à elle, est simplement heureuse de voir sa fille comblée et amoureuse. Pourtant, sa rencontre avec le jeune homme va, à son corps défendant, remettre en question l’idylle des deux amants. Désespérément attiré par Thérèse, Mourad devient prêt à tout pour séduire la mère de celle qu’il doit pourtant épouser. Également attirée par le jeune homme mais ne voulant pas nuire à la romance de Marie, Thérèse refoule ses sentiments et rejette les avances de l’étudiant. Celui-ci décide alors de couper les ponts avec les deux femmes et de renoncer au mariage.

Séparée du père de Marie, Thérèse est marquée par un terrible passé : un jour, désespérée, elle a tenté de tuer celui-ci. Confrontée à des déboires sentimentaux, Marie pourrait-elle à son tour reproduire le schéma dramatique initiée par sa mère ?

Véritable thriller psychologique, La Fin de la nuit nous plonge dans une atmosphère pesante, où romance, non-dits et passion unissent puis divisent des personnages aussi déroutants que complexes. Nicole Garcia y campe une mère seule, accablée par la culpabilité, prête à renoncer aux minces espoirs d’amour et de bonheur qu’il lui reste pour préserver ceux de sa fille. Trop aveuglée par ses sentiments, celle-ci ne peut ou ne veut pas comprendre qu’elle ne compte pas vraiment pour celui qu’elle aime pourtant sans conditions.

Louise Bourgoin incarne à merveille ce rôle de femme déboussolée, méprisée et passionnément amoureuse. Autour de ce tandem féminin, on découvre de brillants seconds rôles, à commencer par le comédien Amir El Kacem (Mourad), dont le cœur balance entre une mère et une fille qui ne se comprennent plus, ou si peu. Sandra Nkake, qui joue l’unique vraie confidente de Thérèse, complète cette solide distribution.