Au nom de la loi, je vous libère

Aucun pays au monde n'a éliminé la prison de son dispositif répressif. Les conditions de détention en France, indignes du pays des droits de l'homme, ont donné lieu à plusieurs reprises à des condamnations par les instances européennes. Et c’est à la sortie que s’exprime l’impact réel des effets de la détention.

C'est le portrait croisé de trois anciens détenus, cumulant à eux trois 84 ans de prison : Paulo, 67 ans, 26 ans de détention, Jean-Michel, 62 ans, 20 ans de détention et Claude, 82 ans, condamné à perpétuité et qui a effectué une peine totale de 36 ans.

"Un jour vous sortez de prison et vous vous retrouvez dans la rue avec le champ de tous les possibles devant vous mais avec un grand vide dans le cœur et dans l’âme, une déshumanisation réelle."

A leur sortie de prison, ils ont été accueillis et accompagnés par une association engagée dans l’accueil des anciens détenus, le GARE-BTT, basée à Besançon. Un organisme rare, peu d’associations s’occupent de la réinsertion des longues peines.

Au moment crucial de la sortie, signifié par cette phrase symbolique "Au nom de la loi je vous libère", chacun d’eux ne devrait plus être réduit à ce qu’il a commis mais être considéré pour ce qu’il est ou pourrait être.

Est-ce vraiment le cas...?

>> Sur le Web

Pour en savoir plus sur le film, rendez-vous sur bfc.france3.fr et découvrez le chemin chaotique de ces anciens détenus, de la libération à la liberté .

DANS NOS PRISONS, HISTOIRE D'UNE LUTTE

Au début des années 70, un petit groupe de militants de gauche décide qu’il n’est plus possible d’ignorer ce qui se passe dans les prisons.
Il va alors intensément lutter pour que les prisonniers puissent enfin témoigner de leurs conditions de vie. Avant que les détenus eux-mêmes ne s’emparent directement de la parole, dans un mouvement de mutinerie sans précédent...
Aujourd’hui encore, ces voix nous interpellent.
Elles nous obligent à regarder en face l’histoire de nos prisons, et donc à interroger la société dans laquelle nous vivons.