Alexandre Dumas et le rêve de Monte-Cristo

Patrick Poivre d’Arvor nous ouvre les portes du château de Monte-Cristo. Construite en 1846 par l’architecte Hippolyte Durand pour Alexandre Dumas père, cette « maison » de style Renaissance est entourée d’un jardin anglais fait de rocailles, grottes et autres cascades. Le château est le témoin architectural de l’incroyable train de vie de l’auteur des Trois Mousquetaires. En ce milieu de XIX^e siècle, la carrière de Dumas est à son zénith. Le succès de ses romans lui permet de dépenser sans compter. En 1847, pour sa pendaison de crémaillère, il aurait envoyé 50 invitations, mais ce sont 600 convives qui se seraient pressés pour admirer cette maison hors norme.

On raconte que les pièces étaient si remplies de meubles et d’objets d’art qu’il était difficile de s’y déplacer. Constamment occupée par une multitude de personnes et d’animaux, la demeure bouillonne d’activité, une atmosphère peu propice à la création littéraire. Pour y remédier, Dumas fait construire une dépendance entourée d’eau qu’il baptise le château d’If où il s’isole pour écrire. On peut encore lire sur sa façade les titres de ses œuvres. Telle la prison d’Edmond Dantès dans Le Comte de Monte-Cristo, ce pavillon néo-gothique sert de retraite à l’écrivain. Endetté et harcelé par ses créanciers, il lui suffit de lever le pont-levis donnant accès au pavillon pour avoir la paix. Malgré cette tactique, il est tout de même obligé de vendre et de quitter son château dès 1851.

Ludovic Hoarau