JEAN-MARIE PERIER - QUE RESTE-IL DE NOS SIXTIES ?
La Galerie France 5

Jean-Marie Périer : que reste-t-il de nos 60’s ?

Documentaire - Dimanche 20 novembre 2016 à 09.25

Les sixties, Jean-Marie Périer en est resté fan. Photographe attitré des magazines « Salut les copains » et « Mademoiselle âge tendre », il a été un acteur et un observateur privilégié de ces années yé-yé. À partir de ses célèbres clichés, il raconte dans ce documentaire inédit ses anecdotes sur les artistes qu’il a bien connus. Souvenirs, souvenirs…

« Je faisais très peu de photos, je passais beaucoup plus de temps à vivre les choses qu’à faire des photos. Je passais un temps fou avec eux à faire… rien. » Jean-Marie Périer jouissait dans les années 60 d’un statut particulier. Ami et souvent confident de tous les jeunes chanteurs qui démarraient — Johnny Hallyday, Jacques Dutronc, Sylvie Vartan, Françoise Hardy, Eddy Mitchell, Adamo, Sheila, etc. —, il a su « attraper » et fixer sur la pellicule des moments rares, intimes ou insolites.

Aujourd’hui âgé de 76 ans, le photographe a élu domicile dans l’Aveyron, où une Maison de la photo porte son nom. Il a eu l’idée d’écrire un spectacle, Flashback, sur « ses » sixties. Ce documentaire inédit en propose de larges passages, ainsi que les points de vue de Jean-Pierre Raffarin — ex-membre d’un groupe de rock et grand fan de Johnny Hallyday ! —, Philippe Gildas, Marc Lambron, Bertrand Dicale, Nathalie André et Daniel Filipacchi (lire extraits ci-dessous).

Jean-Marie Périer raconte tour à tour son amour du jazz ; le choc qu’il a eu en entendant pour la première fois Johnny à la radio, alors qu’il était détaché à Oran, en pleine guerre d’Algérie ; ses deux pères — le comédien François Périer et le chanteur Henri Salvador — ; le vent de libération, dans la mode et dans les mœurs, qui soufflait à cette époque ; sa rencontre avec Daniel Filipacchi, le patron de presse qui lui a tout de suite fait confiance. Ou encore comment il a vécu Mai 68, invité en Italie chez Brigitte Bardot pendant que les pavés volaient à Paris ; comment il a partagé un voyage en train avec les Rolling Stones, qui s’arrêtaient dans les petites gares pour s’acheter des sandwiches ! Des anecdotes croustilleuses, tantôt drôles, tantôt nostalgiques. Aujourd’hui, ce grand enfant garde le sourire, mais reconnaît que « shooter » Johnny sur une scène, au plus près, ou Antoine assis sur un fauteuil au milieu des Champs-Élysées serait impossible à refaire : « Même avec les artistes que je connais, aujourd’hui, c’est compliqué, il y a trop d’intermédiaires. La fête est finie… »

Stéphanie Thonnet

JEAN-MARIE PERIER - QUE RESTE-IL DE NOS SIXTIES ?

Documentaire

Durée 52 min

Auteure-réalisatrice Minou Azoulai

Production Galaxie, avec la participation de France Télévisions

Année 2016

 

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Jean-Marie Périer : « La seule dont j’ai vraiment été amoureux dans les années 60, c’est Françoise Hardy ; Sylvie (Vartan, Ndlr), c’est différent, c’est comme ma frangine. L’autre personne dont j’ai été amoureux fou, c’est Dutronc. À la seconde où Françoise me le présente, je tombe fou de lui autant que d’elle (…) Françoise et lui sont restés comme ma famille, et encore aujourd’hui. »

« Moi, j’avais 22 ans ; eux avaient entre 17 et 20 ans, donc on était pareils. Tout ça, c’était des histoires de gosses. Notre point commun : on faisait pas ça pour le pognon ou pour réussir dans la vie mais pour rigoler, on savait que c’était pas sérieux. C’est ça, la très grande différence avec aujourd’hui. Aujourd’hui, les jeunes artistes qui démarrent pensent que c’est sérieux ! »

Bertrand Dicale, journaliste : « Périer arrive sur une page blanche. Il s’inspire un peu du travail des photographes anglo-saxons, mais il invente tout le temps. Son génie, c’est d’avoir réussi à inventer en permanence, dans une époque qui ne le lui demandait même pas. (…) Il fallait faire des photos des jeunes vedettes tous les jours, et tous les jours il a cherché une nouvelle idée. »

Nathalie André, directrice des programmes d’Europe 1 : « Je pense que si aujourd’hui Jean-Marie Périer prenait sa voiture avec deux artistes connus, à qui il dirait : “Allez, on part en Normandie, on va faire des photos sur la plage de Deauville”, il y aurait un maquilleur, un coiffeur, le directeur du marketing, le directeur de l’image, une styliste avec à peu près quatre valises de vêtements. Il faudrait que l’artiste se repose un peu dans son hôtel avant d’aller faire la séance de photos. Jean-Marie lui dirait : “Attrape cette marguerite, mets-la dans ta bouche et pendant que tu as les cheveux qui volent au vent, je vais te prendre en photo”, on lui dirait : “Non, non, faut pas faire ça.” (…) Toutes les photos qu’il a faites comme ça, ça n’existe plus aujourd’hui. »

Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, qui a publié l’album 100 photos pour la liberté de la presse dédié aux photos de Jean-Marie Périer : « Ses photos font partie de nos vies, même des vies de ceux qui n’ont pas connu les années 60, c’est ça qui est fort. Nous, nous travaillons dans des pays où les journalistes rencontrent des difficultés immenses (…), mais il y a aussi une presse qui fait rêver, et Salut les copains, c’est une presse qui a fait rêver. »

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