FEYDEAU À LA FOLIE
La Galerie France 5

Feydeau à la folie

Documentaire - Dimanche 6 mai 2018 à 09.25

Auteur de théâtre souvent méprisé, Feydeau a pourtant connu une gloire internationale de son vivant. Ses pièces ont essuyé de nombreuses critiques, mais ont résisté à toutes les attaques et tiennent toujours le haut de l’affiche. Portrait de l’un de nos plus grands génies comiques.

En 1951, une pièce de Georges Feydeau est mise en scène pour la première fois à la Comédie-Française : Le Dindon provoque un séisme et divise le public. Les situations vaudevillesques et la trivialité des dialogues heurtent les spectateurs, partisans d’une mission éducative du Français. Ce qui choque le plus : le lit installé au milieu de la scène. Mais le public en redemande et la pièce restera à l’affiche pendant dix ans. « L’effet Dindon » s’avère très rentable pour l’institution. « Aujourd’hui, Feydeau est devenu un classique, explique la conservatrice-archiviste Agathe Sanjuan. On le joue très souvent… plus que Corneille ! » Longtemps Feydeau « était presque de l’ordre de l’interdit dans le théâtre public », rappelle le metteur en scène Alain Françon. Mais, depuis les années 2000, il a désormais le vent en poupe.

 

Georges Feydeau

Acteurs, metteurs en scène, critiques et spécialistes éclairent, dans ce documentaire illustré de nombreuses archives, les différentes facettes du dramaturge. Un « auteur noble » pour Isabelle Nanty, qui a monté L’Hôtel du Libre-Échange en 2017 à la Comédie-Française : « Plus on le travaille, plus on découvre des choses, c’est extrêmement profond. » Le théâtre vaudevillesque de Georges Feydeau est sans doute nourri par son histoire personnelle : celle d’un fils qui doute de sa filiation réelle avec Ernest Feydeau. Sa mère, une courtisane polonaise, est aussi la maîtresse du duc de Morny et même de Napoléon III. Passionné par le théâtre qu’il découvre à 7 ans, il écrit très jeune des dizaines de pièces. Le succès arrive avec Tailleur pour dames, qui ne sera reprise que dans les années 1980. Ce grand amateur de peinture et joueur invétéré était « un grand mélancolique », selon Jean-Louis Barrault. L’habitué de chez Maxim’s finira par s’installer à l’hôtel pendant dix ans. Sa vie de noctambule en marge de son foyer nourrit sa peinture de la société bourgeoise qu’il décrit dans son théâtre. Ses interminables didascalies témoignent du soin apporté à la mise en scène — « une dramaturgie de l’instant » — et son sens du comique atteint parfois le subversif. « Je crois que les surréalistes avaient une profonde admiration pour Feydeau, rappelle Alain Françon. Je pense qu’il est très sur-réel… c’est un auteur des extrêmes. »

Anne-Laure Fournier

Documentaire

Durée 52 min

Auteure-réalisatrice Anne-Sophie Plaine

Production Les Bons Clients et Réseau Canopé, avec la participation de France Télévisions

Année 2018 

 

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