LA BANDE DU DEUX-NEUF

Qu’est-ce que les amis de mon fils, les invisibles du bout de la terre, s’inventent-ils pour exister ? Comment se façonnent-ils une image d’eux-mêmes et quelle image, loin de l’épicentre influent et visible des banlieues ? 

Dans sa « bande du deux-neuf », à 600 kms du « neuf-trois », Josse a de nombreux amis. Parmi eux il y a Léa et Montaine... Ils ont entre 14 et 15 ans. Ils vivent à Penmarch, ce petit port de pêche à la pointe sud du Finistère. Certains prennent le car avec lui, d’autres sont ses copains de foot ou fréquentent le même collège. Les autres ont l’habitude de se retrouver sur la digue du port pour plonger. Ils se retrouvent tous, via TikTok ou Snapchat, sous un abribus au stade, ou au port, pour fumer en cachette, se raconter leurs crunchs ou bien parier sur leurs avenirs, comme d’autres en bas des tours de Nanterre ou d’ailleurs. Pendant le confinement et la séparation, puis bientôt pour leurs retrouvailles, ils se racontent par leurs images, en se filmant et partageant leurs stories bien à eux. Et ils nous font voir ce qu’est grandir au bout du monde aujourd’hui. 

^{Voir le documentaire en avant-première ci-dessous.}

suivi du documentaire : L'avenir leur appartient à 23.50

2020. Alors que les lycées sont fermés depuis plus de deux mois suite à la crise sanitaire qui frappe le monde, les classes terminales du pays sont les plus impactées par la situation, car l’examen du baccalauréat, apothéose du parcours de l’élève, ne viendra pas cette année auréoler de confiance et de fierté les lauréats 2020 au moment où ils franchissent le cap de l’âge adulte. En 2020 il n’y aura pas d’adieu, il n’y aura pas de dernier cours, pas d’émotion collective au moment où la cloche des vacances, clap de fin d’année, retentira. Le lycée sonnera vide. Les adieux sont passés, cachés sous un manteau sanitaire. A moins que…

A Lorient, au lycée Dupuy de Lôme, un semblant de vie scolaire reprend peu à peu son rythme au cours de ce mois de mai 2020. Malgré le confinement, des stratégies ont été mises en place avec des connexions aléatoires certes, et, bon an mal an, les cours se sont poursuivis. Les élèves ont pour certains décroché et beaucoup ont pris le pli de cette nouvelle école. Comment ont-ils vécu cette période confinée alors qu’ils rêvent plutôt d’émancipation à cet âge ? Eux qui attendaient l’épreuve du bac, tantôt avec appréhension, tantôt avec curiosité, se voient dépossédés de ce sésame. En sont-ils déçus ? En sont-ils soulagés ? Comment voient-ils leur « après » ?