C politique / C politique, le débat

Dans la première partie, C politique, Karim Rissouli retrace le fil de la semaine politique avec des reportages et un invité spécial. Il est entouré de Camille Girerd, journaliste politique, experte des off ; Thomas Snégaroff, historien, spécialiste des États-Unis ; Luc Hermann, expert de la communication politique, des « spin doctors » ; et Maxime Darquier, journaliste, « fact checker », qui enquête sur les rumeurs du Net.

Dans la seconde partie, C politique, le débat, le journaliste propose de débattre autour d’une thématique avec des acteurs de la société civile, des intellectuels, des hommes politiques et des éditorialistes.

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ENTRETIEN AVEC KARIM RISSOULI

Vous présentez, à partir de la rentrée, C politique / C politique, le débat. Quel en est le nouveau dispositif ?

Karim Rissouli : La première saison a été une réussite à la fois pour l’audience et sur le fond. L’erreur serait de tout changer. Mon objectif est de montrer qu’en année post-électorale l’émission a une utilité. On garde donc la même recette : de l’enquête, du décryptage, de la pédagogie, de la production d’informations et beaucoup d’images pour raconter la semaine politique et sociétale. Je suis entouré de la même bande et toujours d’un grand témoin, pas un professionnel de la politique, mais un intellectuel, un scientifique, un écrivain, un artiste, un citoyen engagé qui vient nous apporter un peu de hauteur et de l’intelligence — un des ingrédients du succès de l’année dernière. Pendant la campagne électorale, on était beaucoup sur les stratégies de conquête du pouvoir des différents candidats ; cette année de gestion du pouvoir par un nouveau président, c’est la société française sous tous ses angles qui va nous intéresser.

Vous présentez également pour la première fois la partie débat. De quelle façon comptez-vous le faire ?

K. R. : On va garder les mêmes ingrédients mis en place par Bruce Toussaint : un grand forum citoyen avec des intellectuels face à des Français, acteurs de l’actualité et de la vie publique, ainsi que des hommes politiques qui s’expriment sur des sujets précis. Quant à moi, je vais essayer d’être le plus naturel possible, faire en sorte que ma personnalité soit en adéquation avec l’émission. Je n’ai pas de modèle de journaliste politique en tête, mais Bernard Pivot m’inspire beaucoup. Car j’ai beaucoup aimé son sens de l’empathie et de l’écoute avec ses invités, une sorte de bienveillance non naïve. J’ai envie de m’inscrire dans ce chemin-là.

Après la longue séquence politique de l’an dernier, ne craignez-vous pas un essoufflement, une lassitude de la part des Français ?

K. R. : Je pense que le désir de décryptage et d’enquête est intact, mais l’essoufflement est un risque pour toutes les émissions politiques et d’actualité. Pourtant, dans le nouveau monde d’Emmanuel Macron, le plus jeune président de la V^e République, le besoin d’enquêter, de décrypter pour faire de la pédagogie est fort. Le fait qu’à l’Assemblée plus de 350 nouveaux députés n’ont jamais fait de politique et ne sont pas rompus aux codes du pouvoir, c’est fantastique à observer et à analyser : cela pousse les journalistes politiques à travailler autrement. On a d’autant plus envie de gratter qu’on a un président qui cherche à verrouiller son message par rapport aux médias.

C politique / C politique, le débat, la seule émission d’actualité en direct et en public le dimanche soir, parle aussi de politique au sens large, au sens sociétal du terme. Alors on va continuer à s’intéresser à des sujets comme la désertification rurale, les problèmes des quartiers populaires… Il faut qu’on continue à raconter la France de 2017-2018.

Propos recueillis par Anne-Laure Fournier