Le Prix de la vérité

Découverte macabre dans un décor de rêve : le corps d’une jeune femme est trouvé dans une piscine d’un hôtel luxueux niché à Saint-Paul-de-Vence. Qui est-elle ? Et comment s’est-elle noyée ? Y a-t-il un lien avec Daniel Caron (Philippe Caroit), le propriétaire, aussi imbu de lui-même et imbuvable soit-il ? Alors que la gendarmerie locale boucle rapidement l’affaire, concluant en une noyade accidentelle – il s’agit de ne pas faire de vagues (sans mauvais jeu de mots) auprès du dit propriétaire à qui on ne refuse rien –, l’arrivée inopinée du capitaine de police, Marie Jourdan, n’arrange rien.

Ayant eu vent du décès de Célia Moreau, arguant du fait que la victime faisait l’objet d’une enquête, le capitaine Jourdan s'empare d’emblée de l’affaire qu’elle considère comme sérieuse, au grand dam des gendarmes sur place. Pour elle, aucun doute possible, il s’agit bien d’un meurtre et non d’une noyade accidentelle. Cette affirmation, alors qu’elle ne détient encore aucun élément, estomaque ses futurs co-enquêteurs, le capitaine Danceny (Mathieu Delarive) en tête ! C’est avec l’aval de la procureure que le duo improbable flic-gendarme se forme pour découvrir le fin mot de l’histoire.

Et si l’enquête commence à prendre de l’épaisseur et qu’au fil de leur investigation les suspects se ramassent à la pelle, la relation entre Caron et Danceny ne manque pas non plus de piquant. Si Caron démarre au quart de tour, Danceny fait preuve de mesure… trop peut-être ? Que cache cette attitude ? En tout cas, cette relation va en évoluant à grands coups de piques, de vannes — surtout de la part de Jourdan qui dégaine plus vite que son ombre. Il s’agit pour elle, à son détriment parfois, de faire oublier sa petite taille à coups de scuds : histoire de déstabiliser ses interlocuteurs qu’elle considère plutôt comme des adversaires. Mais la tournure que prend l’enquête fera vaciller notre tête brûlée…

Mimie Mathy, que l’on avait beaucoup vue dans des rôles plutôt doux, en surprendra plus d’un dans ce rôle de flic à qui on ne la fait pas. Une bouffée d’air frais d’ailleurs. Car ce choix de rôle lui permet de montrer d’autres facettes de son jeu d’actrice, oscillant entre férocité, humour (le plus souvent noir), pragmatisme et finalement sensibilité exacerbée. Le Prix de la vérité, titre de cette fiction policière inédite, pourrait aussi lui être attribué, tant son jeu et ses réflexions sur son statut lui confèrent une véracité incontestable.

Mona Guerre