Dans l’œil des RG

Dimanche 31 octobre à partir de 20.55

Des décennies durant, les policiers des Renseignements généraux ont voulu tout savoir sur les Français. Au nom de la République, bien sûr. Mais toujours au service du pouvoir en place. 
Pour la première fois, de nombreux acteurs de cette police très politique livrent leurs petits et leurs grands secrets, dévoilant un pan de la face cachée de la Ve République, celle qui ne figure dans aucun manuel d’histoire.

À 20.55 > La République des coups tordus — 1981-1997

Au fil des ans, les Renseignements généraux deviennent une vraie petite police politique à la française. Un humoriste comme Coluche, qui dérange le pouvoir giscardien finissant, va l’apprendre à ses dépens. Et l’arrivée de la gauche au pouvoir ne met pas fin aux dérapages du service.
Sous l’influence d’Yves Bertrand, un nouveau directeur particulièrement machiavélique, de nouvelles techniques, plus subtiles mais également plus perverses, se mettent en place rue des Saussaies, le siège des Renseignements généraux. La manipulation et l’intox à grande échelle à coups de vrais-faux sondages, de chantage à la vie privée ou de pression sur la justice, deviennent monnaie courante. Redoutés par tout le personnel politique, les RG deviennent les arbitres de l’ombre de la vie publique.

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À 21.50 > Au service du Président — 1997-2008

Dirigés d’une main de fer par un patron devenu l’homme de main du pouvoir chiraquien, les RG font tout pour faire trébucher le Premier ministre de cohabitation Lionel Jospin en multipliant les coups tordus contre lui. Mais ils n’arrivent pas à bout de l’autre « meilleur ennemi » de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy. Sitôt installé place Beauvau, les sarkozystes vont au contraire mettre les RG à leur service. Une tâche facilitée par leur grand succès de cette époque : l’arrestation d’Yvan Colonna. Cette authentique réussite policière facilite la poursuite des mauvaises habitudes prises par le service : écoutes sauvages, espionnage des opposants et même des alliés du pouvoir, exploitation de la vie privée – Ségolène Royal ou Rachida Dati, par exemple, vont en faire les frais. Des bavures qui seront finalement fatales aux RG. Mais, même aujourd’hui démantelés, ils restent une légende et un symbole, celui du côté obscur du pouvoir.
 

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> Le dimanche 7 novembre à 16.25 : Tous des gauchistes — 1968-1981

Traumatisés par les événements de Mai-68, le gouvernement gaulliste érige, dès la fin des émeutes, les groupuscules d’extrême gauche en nouveaux ennemis de l’État. Les policiers des Renseignements généraux sont chargés de les pourchasser non sans raison, puisque les maoïstes de la Gauche prolétarienne avaient bien, à l’époque, l’intention d’avoir recours à la violence, et qu’Action directe passerait bientôt à l’action. 
Mais, saisi d’une certaine forme de paranoïa, le service se met à espionner toute personnalité soupçonnée de la moindre sympathie avec l’extrême gauche, sans exception. Même les plus pacifiques. Des grandes voix de l’opinion française des années 1970, comme le futur Premier ministre Michel Rocard, ou des figures de proue des arts et de la culture, comme Yves Montand ou Jean-Paul Sartre, entrent dans la ligne de mire des RG. Ils sont infiltrés, leur vie privée passée au peigne fin. Pour rien.

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Note d'intention d'Olivier Toscer, auteur et réalisateur

Les Renseignements généraux ont surveillé les Français pendant soixante-dix ans. Mais, avec l’apparition de l’hyper-terrorisme, ce vieux service démodé a été supprimé de l’appareil policier, il y a maintenant douze ans. Disparus les messieurs en pardessus et chapeau mou guettant la sortie des meetings politiques. Terminées les notes blanches, ces fiches de renseignement non signées rédigées sur un coin de table de bistrot et dans lesquels les ragots non vérifiés le disputaient aux confidences pas toujours bien assurées de telle ou telle source à la petite semaine. Le renseignement à la papa a laissé place aux logiciels d’interception ultra-sophistiqués, aux filatures numériques et au croisements de métadonnées, plus efficace pour prévenir les attentats potentiellement meurtriers. Bref, le renseignement intérieur s’est beaucoup professionnalisé, perfectionné, amélioré.
Et pourtant !
Dans une société française de plus en plus perméable au complotisme et aux fake news, le sigle « RG » reste omniprésent dans la culture populaire. 
Il suffit de tendre l’oreille. Il revient invariablement dans les conversations dès que l’État est soupçonné de défaillances : attentats terroristes non déjoués, affaire Benalla, passe sanitaire, etc. On pourrait poursuivre à l’infini la liste des légendes urbaines qui prêtent aux « RG » machiavélisme délirant et complots invraisemblables. Mais pourquoi demeurent-ils encore aujourd’hui, auprès de l’immense majorité de nos concitoyens, comme le synonyme d’un « État profond » au-dessus de lois et de la morale ? D’où provient cette persistante légende noire des RG ? Bref, de quoi les RG sont-ils le nom ?
En travaillant sur la lutte antiterroriste, notamment pour Djihad 2.0, un film sur la propagande djihadiste réalisé il y a quelques années, ces questions me sont apparues cruciales. Peu à peu, au fil de rencontres avec des vétérans du renseignement, j’ai acquis la conviction qu’avec cet acronyme mythique de « RG » se jouait une partie de notre relation incertaine, nous Français, avec la vérité et le respect de l’État de droit. L’idée de revisiter la saga foisonnante des RG à travers une série de films s’est alors imposée avec la force de l’évidence. Choisir de la raconter à partir de la période de l’après Mai-68, lorsqu’ils sont devenus tout-puissants, pour dérouler quarante ans de coulisses de la politique et du renseignement, m’a semblé le plus pertinent.
Encore fallait-il parvenir à décrypter les jeux de billard à trois bandes qui font le quotidien des agents de renseignement et en restituer le souffle, parfois délétère. D’où un choix fort : donner une vraie couleur cinématographique aux films, grâce à des scènes d’évocation, montées en contrechamp du témoignage rare d’une douzaine d’anciens officiers des RG. Un défi relevé grâce à l’aide précieuse à la réalisation de Damien Vercaemer. Son image, basée sur un jeu subtil d’ombres et de lumières, retranscrit au mieux le clair-obscur dans lequel travaille tout agent de renseignement. À travers ce dispositif, notre ambition n’était pas seulement de raconter une odyssée singulière, celle des RG. Mais de ressusciter toute une époque qui en dit long sur celle que nous vivons aujourd’hui.

 

Une série documentaire de
Olivier Toscer

Coréalisée avec
David Vercaemer

Produite par
Jean-Luc Millan
Jean-Louis Pérez


Une coproduction
Grand Angle Productions
INA

Avec la participation de
France Télévisions
et le soutien de
la Région Île-de-France
 

Directrice des documentaires de France Télévisions
Catherine Alvaresse
 

Pôle histoire et culture
Emmanuel Migeot
Louis Castro


 

Les documentaires sont disponibles en visionnage sur 
france.tvpreview

Contact presse

Laurence de Faria
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