TNT HD

France Télévisions diffusé en Haute Définition

Dans la nuit du 4 au 5 avril, la tv hertzienne passe au MPEG 4 permettant ainsi aux télespectateurs de recevoir les chaînes de la TNT en HD. Un changement de technologie qui implique des modifications de matériel et mobilise les équipes techniques de FTV. 

« Aujourd'hui, la télévision est reçue dans les foyers français au moyen de différentes plate-formes : le câble, le satellite, la fibre optique, l'ADSL… et l'incontournable antenne râteau (sur le toit, ou l'antenne intérieure) qui permet de recevoir la télévision hertzienne. Le passage au MPEG 4 concerne uniquement la réception hertzienne. Or, c'est celle qui regroupe encore le plus de téléspectateurs. » rappelle Jacques Donat-Bouillud, directeur du développement des réseaux de diffusion et distribution. Ainsi, à partir du 5 avril, la norme de diffusion de la TNT va changer, sur l'ensemble de la métropole : le standard MPEG 2, actuellement utilisé, va être abandonné au profit d'une nouvelle norme, le MPEG 4, qui permet de diffuser la télévision en haute définition. 

Une complexité liée aux régions de France 3

Pour France Télévisions, ce changement de norme implique également de nombreuses évolutions techniques. « Le challenge qui attend France Télévisions est unique car nous sommes le seul groupe à disposer d'un réseau régional. Du coup, nous devons déployer le MPEG 4 sur les têtes de réseau nationales (France 2, France 3, France 4, France 5 et France Ô), mais aussi sur les têtes de réseaux régionales. » Car ici réside toute la complexité de France Télévisions : les 126 têtes de réseaux régionales, qui permettent d'insérer les programmes des locales et les décrochages régionaux, doivent elles aussi migrer vers le MPEG 4. « C'est compliqué techniquement par le nombre. Et, contrairement à l'extinction de l'analogique, qui s'est effectuée zone par zone, là, tout doit fonctionner le 5 avril au matin. Cela implique de nombreux tests. » indique Jacques Donat-Bouillud. Avec un objectif :  remplacer tous les équipements des points de diffusion France 3, afin de produire un signal en MPEG 4 HD. « Cela permet d'assurer la continuité de l'antenne, car les points de diffusion alimentent les émetteurs avec le signal France 3, qu'il soit national, régional ou local. La difficulté, c'est aussi de ne pas détériorer la qualité du signal : il faut conserver la qualité d'image, de son, mais aussi les données liées à l'audio-description, au sous-titrage pour les sourds et les malentendants et celles liées à la TV connectée. »  explique Alain Danré, responsable du projet chez ISI. 

Des équipes mobilisées

Pour réussir au mieux ce passage, de nombreux tests sont organisés avant la bascule. « En premier lieu, nous avons du choisir des équipements nous assurant les meilleures caractéristiques techniques. Pour ce processus de qualité, nous avons été aidés par les équipes d'Innovation et Développement qui ont organisé des tests comparatifs. La deuxième étape, c'est de nous assurer que les équipements se comportent bien avec nos signaux. »  note encore Alain Danré. Pour cela, quinze personnes sont mobilisées au sein de la direction ISI / IP. De même, cinq personnes de la direction des réseaux de diffusion et distribution sont entièrement dédiées au passage au MPEG 4. Et des référents vont être formés en région. « Les équipes régionales vont être formées pour l'exploitation et la maintenance de ces équipements. En tout, 320 personnes vont bénéficier d'une formation de l'Université. Il y aura un référent par pôle, puis deux référents par antenne régionale. »

Du provisoire au définitif

Pour les équipes mobilisées, les tests ont commencé dès le mois de juin 2015. Et, si dans la nuit du 4 au 5 avril, baptisée « la nuit bleue », la norme MPEG2 sera définitivement abandonnée au profit du MPEG 4 HD, le travail des équipes ne va pas s'arrêter là. « Le 5 avril, pour éviter l'écran noir, nous allons mettre en place un dispositif provisoire, qui consiste à transformer le MPEG 2 en MPEG 4. C'est seulement par la suite que nous allons installer les équipements définitifs dans les régions, au fur et à mesure. » En commençant par l'antenne d'Orléans, le 26 avril, suivie ensuite de Caen (le 28) puis de Rouen (le 3 mai). « Ces sites pilotes vont nous permettre de vérifier que tout fonctionne, et d'apporter les correctifs nécessaires si besoin. Pour les équipes, c'est le 26 avril, la véritable « nuit bleue » finalement. » Une fois les trois sites pilotes passés au MPEG 4 HD natif, toutes les autres régions seront équipées progressivement jusqu'en septembre. « C'est un projet d'envergure pour France Télévisions. Avec deux enjeux majeurs : le respect du calendrier, et la garantie de la meilleure qualité d'image et de son. » conclut Alain Danré.