Sel : alerte dans nos assiettes

Avec 10 grammes par jour, soit le double de l’apport maximal recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, les Français ingèrent trop de sel. Cette consommation excessive favorise l’hypertension artérielle et par conséquent les risques d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux. Selon le Dr Nicolas Postel-Vinay de l’hôpital Georges-Pompidou (Paris), « plus de 10 millions de Français, soit un tiers des adultes, prennent actuellement des antihypertenseurs, et c’est la même chose au niveau mondial… ». À l’origine des campagnes de prévention outre-Manche depuis vingt ans, Graham MacGregor, professeur de médecine cardio-vasculaire (Wolfson Institute, Londres), va plus loin : « C’est un tueur de premier plan ; il tue 2 à 3 millions de personnes chaque année à travers la planète à cause de l’hypertension. » Indispensable à l’organisme en petite quantité, le sel peut ainsi s’avérer un redoutable ennemi pour la santé. D’autant plus qu’il est difficile d’y échapper. Les spécialistes l’affirment, 80 % de celui que nous consommons au quotidien se trouve bien dissimulé dans les rayons des supermarchés. Les industriels en ajoutent dans les plats préparés, les soupes, les conserves et même les biscuits ou les pâtisseries ! Un cache-misère utilisé pour rehausser le goût des aliments et augmenter le volume de certains produits. Mais, outre dans nos assiettes, il est également présent dans des médicaments effervescents aussi courants que les antidouleurs ou les vitamines. Aujourd’hui, l’abus de sel est la cible d’associations de consommateurs qui réclament une législation plus contraignante pour les industriels. En coulisse, la bataille fait rage et les lobbys de l’agroalimentaire tentent d’empêcher la mise en place d’un étiquetage nutritionnel simplifié.

Alors, comment faire pour préserver la santé ?