Meurtres à l'abbaye de Rouen

Achevée en 1537, l'abbaye Saint-Ouen de Rouen est le plus riche monastère de Normandie en son temps. Cela se reflète dans les riches vitraux qui l'ornemente, posés en 1515 et 1550. 

Aujourd'hui encore, elle possède 80 verrières d'origine. Les chapelles du chœur et des bas-côtés de la nef abritent de petites scènes colorées de la vie des saints vénérés par les moines bénédictins. Dans les fenêtres hautes, se trouvent les grands personnages : patriarches et prophètes de l’Ancien Testament, apôtres, abbés et évêques de l’Eglise.

Seules concessions à la modernité, les verrières hautes du choeur et la rose de la façade occidentale. Les premières, détruites pendant la Révolution, ont été remplacées dans les années 60. La seconde a reçu en 1992 une verrière contemporaine.

Au moyen-âge, l'élaboration du vitrail se fait sur une table à partir d'une esquisse le carton, agrandie à la taille de la fenêtre. En général la peinture des verrières est l'œuvre des peintres-verriers eux-mêmes qui ont une activité identique à celle des véritables peintres. Les pièces des verrières sont assemblées et maintenues par un réseau de plomb. Les différents panneaux des vitraux sont ensuite posés dans les baies. 

Installations assez fragiles, les verrières des églises sont sans cesse menacées : intempéries, vandalisme... Pour pénétrer dans les églises ou les sacristies, les impétrants brisent une partie des verrières. C'est pourquoi, elles sont protégées à l'aide de grilles en laiton. 

Les « verriers » n'ont pas seulement à réparer les vitres cassées. Ils sont aussi chargés de maintenir la propreté des verrières. Leur entretien est d'ailleurs la tâche principale du maître, qui, année après année, est payé pour le nettoyage des vitres des chapelles et la réfection des peintures des bordures qu'il fait régulièrement recuire.