Meurtres à Brides-Les-Bains

En 218 AC, lors de la deuxième guerre punique qui oppose Carthage à Rome, Hannibal le Carthaginois entreprend la traversée des Alpes. Il est à la tête de 38 000 fantassins, 9 000 cavaliers et 37 éléphants de guerre. En route, il anéantit les Gaulois à Chambéry. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre.

Après Albertville, il arrive vers Cevins, en Tarentaise, terre d'un peuple indépendant, les Ceutrons. Les premiers contacts sont prometteurs. C'est un piège. Instruits du sort tragique des Gaulois, les Ceutrons veulent éviter une confrontation au pied de leur montagne. Dans la vallée, les troupes d'Hannibal auraient eu le dessus sur ces paysans peu aguerris et surtout sans armes.

Aussi décident-ils d'attirer Hannibal dans les montagnes. Ils vont à sa rencontre dans la vallée, l'accueillent avec des rameaux d'olivier. Ils veulent la paix clament-ils ! Ils lui livrent des otages, offrent des bestiaux... Malgré sa méfiance, Hannibal se laisse amadouer. Il ne les combattra pas sur place.

Deux jours après cette rencontre, dans un défilé étroit et très encaissé, a lieu l'attaque des Ceutrons. Se déplaçant à flancs de montagne, ils font rouler des rochers le long des pentes et jettent des pierres sur les Carthaginois. Il n'y a aucun corps à corps entre belligérants, seulement le « bombardement » des troupes carthaginoises depuis les hauteurs. Mais la confusion est telle, qu'Hannibal doit s'arrêter et se protéger sous un rocher blanc. Il y passe la nuit avec la moitié de son armée, séparé de ses cavaliers et de ses équipages.

Jusqu'au moment où, après avoir peiné jusqu'à l'aube, les troupes parviennent à sortir du défilé. Le lendemain, l'ennemi s'étant retiré, Hannibal poursuit sa route vers le col le plus élevé des Alpes. Malgré cela les pertes en hommes, en bêtes de somme et en chevaux sont lourdes.

Les Alpes et les Ceutrons auront coûté très cher à Hannibal...