Eclairages le mag

Avec le troisième référendum fixé au 12 décembre 2021, l’avenir de l’économie calédonienne revient au cœur du débat. Pour les indépendantistes, la question du rééquilibrage reste primordiale. A la suite des Accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa, ils ont lancé un mot d’ordre pour inciter tous ceux qui le pouvaient « à se lancer dans le développement », « à prendre en main les leviers de l’économie ». La majorité des entrepreneurs Kanak interrogés dans l’enquête sur les petites entreprises Kanak, menée par Patrice Godin en 2009, se sont présentés comme des militants ayant répondu à cet appel. Est-ce toujours le cas ? Qui sont les entrepreneurs Kanak ? Quels types d’entreprise créent-ils ? Et où ? Votre nouveau numéro d’Éclairages, le Mag vous propose une immersion dans le secteur en Province Nord.

Erik Dufour rencontre en première partie d’émission l’association des entrepreneurs Kanak pour faire le point sur le secteur. Créée en 2019, sous la présidence de Jone Passa, cette fédération a pour mission de caractériser l’entrepreneuriat Kanak, ses problèmes et les solutions à apporter, pour ensuite, le voir davantage acteur dans l’économie calédonienne. Car des problèmes, spécifiques à l’identité Kanak, il y en a. Les moyens de développement, la lisibilité juridique, ou encore à l’accessibilité à des marchés figurent en tête de liste. Lorsque l’entreprise se développe en terre coutumière, le problème d’accessibilité au foncier et au crédit se pose souvent.

Des entrepreneurs innovants !

Erik Dufour et son équipe iront ensuite à la rencontre de Paul Nekoeng, gérant de plusieurs entreprises sur la grande terre et à Lifou. Il est notamment à la tête de La case du Miel, entreprise qui vise à promouvoir le miel de Lifou, reconnu à l’international et médaillé, chaque année, au Salon de l’Agriculture de Paris depuis 2017. Il y prône un modèle économique équitable, écologique et participatif. Autres cordes à son arc : il gère aussi un bureau d'études et exerce en tant que consultant en appui aux petites entreprises. Il nous racontera son quotidien d’entrepreneur. Nous découvrirons ses difficultés et les spécificités liées à son origine Kanak.

Plongeons enfin dans le lancement d’une start-up d'Ouvéa ! Celle-ci propose un inventaire des terres coutumières, en traçant par données GPS, les limites foncières de la Calédonie via son mobile. Grâce à une nouvelle application, V-Pac, il est désormais possible de valoriser les terres coutumières. Concrètement, chaque propriétaire délimite sa parcelle, selon les connaissances (orales et écrites) qu'il a sur son héritage, en y spécifiant les particularités du site (végétation, nature du sol, etc.) sur l’application. Les équipes de la start-up croiseront ensuite ces données avec les archives, afin d'obtenir les informations les plus fiables possible. Cela permettra peut-être, aussi, de résoudre les conflits liés au foncier.