L'escapade commence le long de l’une de ces rivières que l’on appelle en Gascogne un gave. Dans les plaines du sud des Landes, ces cours d’eau ont été des points de fixation pour les hommes. L’Abbaye de Sorde fondée au Xe siècle en est une très belle illustration. Classée aux monuments historiques et inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, elle compte parmi ses trésors un insolite cryptoportique.
Le site de l’abbaye, occupé depuis la préhistoire, a eu plusieurs vies que l’on ne soupçonne pas au premier regard. Dans les années 60, des mosaïques exceptionnelles ont été découvertes dans une grange, révélant ainsi l’existence il y a 2 000 ans d’une luxueuse villa romaine.
En descendant au fil des eaux des gaves réunis, on rejoint l’Adour. Ce fleuve, qui traverse tout le sud des Landes, est une frontière naturelle avec le Pays basque. Soumis aux marées océaniques, les terres qui le bordent sont très régulièrement inondées. C’est ce qu’on appelle les barthes. Un vaste espace naturel protégé de 20 000 hectares, composé de prairies humides et de bois. C’est ici que s’épanouit le poney landais, une race locale que l’on trouvait jadis dans toutes les fermes.
Depuis des siècles, les barthes sont des espaces dédiés à l’élevage et à l’agriculture. L’Adour est notamment la première zone de production de kiwis en France avec 25% des récoltes. Mais c’est surtout le premier endroit en Europe où l’on a planté ce fruit originaire de Chine. C’est un ingénieur agronome, Henri Pédelucq, qui a eu cette idée un peu folle dans les années 60. Aujourd’hui, son fils Julien est à la tête d’une entreprise qui rassemble 150 des 350 producteurs de la région.
Enfin, détour par une arène, dont on en dénombre plus d’une centaine dans le département. Car bien avant la corrida importée d’Espagne, on a pratiqué ici un sport spectaculaire et identitaire, sans mise à mort : la course landaise. A Mouscardès, rencontre avec Mathieu Noguès qui ne compte plus les titres de Champion de France et Caroline Larbère, sa compagne, qui est l'une des rares femmes à avoir fait sa place dans ce milieu très masculin et à s’être distinguée en compétition.
