NOS CHAINES INVISIBLES, LE CODE NOIR(E)
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Nos chaînes invisibles
Le Code Noir(E)

Mercredi 09 Juin 2021 à 21:50

À l'occasion de la Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions, Mayotte la 1ère vous propose un documentaire sur la spécificité féminine dans la traite négrière. Ce film explore un univers invisible qui n’a pourtant jamais cessé d’être présent dans l’histoire cruelle de la traite négrière, et qui continue de hanter le monde créole. Une manière de rendre justice à celles qui, sur la photo de groupe, ont disparu, leur sort confondu dans la souffrance générale.

Quelles traces ont laissées les femmes dans la longue et pénible histoire de l’esclavage ? Comment ces traces sont-elles encore lisibles aujourd’hui ?


 

Cette histoire féminine de l’esclavage émerge à peine, après plusieurs siècles de silence et d’étouffement. Une histoire dans laquelle le genre n’existe pas. Seul l’esclave avec un « grand E » étant globalement (dé)considéré.

Çà et là, pourtant, les historiens abordent le sort des femmes : leur nombre, leur origine, leur fonction... Mais presque aucun livre, aucun documentaire dans la sphère francophone ne prend en compte leur condition, leur souffrance, leur combat, leur identité propre en tant que femme. Alors même que cette particularité n’a rien d’anodin dans le grand circuit de la traite négrière.

Être femme et être esclave, c’est être en minorité au milieu des hommes, être souvent un objet sexuel en plus d’un objet de labeur. C’est être mère parfois, et donc donner la vie à de nouveaux esclaves. Mais c’est aussi transmettre une tradition orale, se battre au quotidien et parfois se battre tout court pour l’ultime espoir : la liberté.

Or, bientôt deux siècles après l’abolition, les circonstances de ce combat ont évidemment évolué, mais pourraient n’avoir pas totalement disparu. Il existe des cicatrices spécifiquement féminines de l’esclavage qui impriment encore les structures familiales dans les pays touchés par la traite.

Quelle mémoire souterraine relie leur sort à celui de la Martiniquaise ou de la Guadeloupéenne d’aujourd’hui ? Une femme moderne encore souvent vue comme le potomitan (« pilier », « pierre angulaire ») de sa famille, « mère courage » assumant parfois seule des enfants que les pères aiment de loin. Des femmes en apparence insubmersibles et que travaille pourtant en profondeur un sombre héritage collectif.

Un documentaire écrit et réalisé par Virginie Berda Production BO Travail ! 
Avec le soutien du Centre National du Cinéma et de l'image animée et la participation de France Télévisions — Durée 52 min — 2018

 

NOS CHAINES INVISIBLES, LE CODE NOIRE

 

contact presse

Christine Mkadara
Responsable de Communication Mayotte La 1ère