Itinéraires

Profession : artiste

Mardi 20 avril 2021 à 20h00
Sur NC la NC 1ère

Dans le documentaire « Profession : artiste », les réalisateurs nous entraînent au cœur de la création. Malgré la conjoncture, les artistes calédoniens cultivent leur âme d'enfant et continuent de nous faire rêver. Thomas Douchy et Mireille Vadell nous racontent les coulisses de ce documentaire résolument optimiste.

Ce documentaire offre aux spectateurs une navigation dans les coulisses de la création. Nous allons faire connaissance de quelques artistes calédoniens qui nous livrent leurs réflexions sur le chemin parcouru, leur condition, leurs projets tressés dans la natte des cultures du pays. Nous y découvrons des femmes et des hommes qui ont dédié leur vie à l’art, au détriment de la sécurité et à l’encontre de ce que leur entourage attendait d’eux. Marginaux, fous ou bien rêveurs, ce sont avant tout des travailleurs acharnés, sans cesse en renouvellement et en questionnement.

Dans les coulisses de ces histoires d’artistes nous allons aussi croiser des personnes déterminantes sans qui les routes n’auraient pas été les mêmes, nous allons rencontrer des  jeunes en chemin dans le sillage ouvert par leurs ainés.

Dans leur ensemble ces témoignages offrent au spectateur une bien meilleure compréhension de cette nécessité à créer qui nous habite tous, dès l’enfance, mais dont certains en feront le le sens de leur vie. 

Entretien Thomas Douchy et Mireille Vadell, réalisateurs

Dans le documentaire « Profession : artiste », les réalisateurs nous entraînent au cœur de la création. Malgré la conjoncture, les artistes calédoniens cultivent leur âme d'enfant et continuent de nous faire rêver. Thomas Douchy et Mireille Vadell nous racontent les coulisses de ce documentaire résolument optimiste.

Vous avez réalisé le documentaire pour Itinéraire intitulé « Profession : Artiste ». Est-il possible de vivre de son art en Calédonie?

TD et MV : Vivre de sa production ou de sa diffusion artistique, c’est difficile. Les artistes calédoniens sont nécessairement obligés, au mieux, d’enseigner leur discipline ou au pire, de cumuler une activité alimentaire parfois bien éloignée de leur passion.

Dans le documentaire, on se rend compte que tout le monde ne « s'en sort » pas de la même façon…

TD et MV : Effectivement. « s’en sortir » veut dire s’en sortir financièrement car il s’agit bien sûr de gagner sa vie, mais c’est aussi trouver des lieux de diffusion, d’expositions, des scènes et pouvoir rencontrer son public.

Vous avez rencontré une quantité impressionnante d'artistes. Des personnes très médiatisées mais aussi de jeunes créateurs. Comment s'est opéré votre choix ?

TD et MV : Nous avons choisi plusieurs disciplines, plusieurs générations et tous représentatifs de la population calédonienne.

Racontez-nous les conditions de tournage...

TD et MV : Nous avons tourné de mai à octobre environ. Nous sortions du premier confinement et les artistes de la scène calédonienne se réappropriaient les espaces. Ils étaient attendus et invités partout. Nous pouvons espérer qu'après ce deuxième confinement le public calédonien se rendra compte combien la vie artistique lui manque.

Vous avez choisi de mettre en avant le processus créatif plutôt que de rentrer dans un débat  sur le statut d'artiste. Pourquoi ce choix?

TD et MV : L’artiste livre, toute sa vie, un vrai combat pour exister, il doit souvent se confronter à la famille, son entourage, au manque de filières artistiques, à la reconnaissance. Les artistes ont fait de la création leur vie, c’est leur nécessité pour exister. Et nous avons besoin d’eux. C'est pour cette raison qu'il est important d'aller voir les spectacles, les expos, de liker le travail des YouTubeurs, d'aller écouter de la musique, de nous déplacer dans les festivals ! Nous souhaitons vivement passer ce message : Prenons soin de nos artistes, sinon, nous sommes perdus.

Thomas Douchy et Mireille Vadell sur le tournage, en présence de l'artiste Loan Favan (au centre)