MEDECINES COMPLEMENTAIRES  : QUELLE PLACE A L'HÔPITAL ?
Enquête de santé

Médecines complémentaires : quelle place à l’hôpital ?

Magazine - Mercredi 20 septembre 2017 à 20.50

Hypnose, acupuncture, homéopathie, qi gong… Longtemps décriées, ces thérapies complémentaires s’implantent durablement dans les hôpitaux français. Quels profits la médecine classique peut-elle en tirer ? Existe-t-il des risques à les utiliser ? Après la diffusion du documentaire « Hôpital, des soins pas comme les autres », Marina Carrère d’Encausse, Michel Cymes et Benoît Thevenet prolongent le débat.

Depuis plus de vingt ans, les aiguilles d’acupuncture soulagent les petits maux de la grossesse dans le centre médico-chirurgical obstétrique de Strasbourg. Chaque année, le Dr Laurence Auvray, anesthésiste et réanimatrice au centre hospitalier de Saint-Malo, réalise près de 150 opérations sous hypnose. À Gustave-Roussy, l’auriculothérapie est désormais utilisée pour soulager les effets secondaires des traitements. Non conventionnelles, ces pratiques ont pourtant fait leur entrée à l’hôpital où elles flirtent, plus ou moins officiellement, avec la médecine allopathique. Si de plus en plus de personnes, souffrant notamment de maladies chroniques et en quête d’une prise en charge globale et plus humaine, choisissent de se soigner autrement, les professionnels de santé se tournent vers ces formes de thérapies « pour pouvoir enrichir leur capacité d’action auprès du patient », explique Nicolas Pinsault, kinésithérapeute et maître de conférence à l’université de Grenoble. « Cela crée une relation différente. Ce sont des patients dont on se souvient et je pense que eux se remémorent leur passage au bloc de façon très positive », remarque le Dr Auvray.

Une pratique qui attire et divise

Mais cet engouement suscite des résistances au sein du monde médical. Pour certains, l’entrée à l’hôpital de ces médecines alternatives, dont l’efficacité n’a jamais été démontrée scientifiquement, valide des pratiques qui peuvent donner lieu à des dérives plus ou moins dangereuses à l’extérieur. Pourquoi est-il si difficile de mesurer les effets de ces thérapies complémentaires ? Répondent-elles à des critères qui échappent aux normes scientifiques habituelles ? Y a-t-il plus de danger à bannir qu’à inviter ces méthodes inexplicables dans le cadre hospitalier ?

À Paris, des malades atteints de cancer se voient proposer des séances de qi gong thérapeutiques à l’hôpital universitaire de la Pitié-Salpêtrière. Encore confidentielle, cette discipline s’inscrit dans un programme de recherche et d’évaluation avec le ministère de la Santé chinois. « Cette réflexion a l’énorme avantage d’ouvrir l’esprit sur nos modes de jugement, qui sont très différents, se réjouit le Pr Alain Baumelou, directeur du centre intégré de médecine chinoise au groupe hospitalier de la Pitié-Salpêtrière – Charles-Foix. Vous avez le vertige quand un praticien de médecine traditionnelle chinoise vous dit : “La vérité, c’est ce qui marche.” C’est à la fois une régression, car vous n’avez plus de démonstration scientifique de l’efficacité ; mais, d’un autre côté, c’est un formidable challenge qui pousse le médecin à dire : “Ai-je bien travaillé pour la satisfaction du patient ?” »

Amandine Deroubaix

MEDECINES COMPLEMENTAIRES  : QUELLE PLACE A L'HÔPITAL ?

Magazine

Durée 50 min

Présentation Marina Carrère d’Encausse, Michel Cymes et Benoît Thevenet

Réalisation Bernard Faroux

Production Pulsations, avec la participation de France Télévisions

 

Documentaire : « Hôpital, des soins pas comme les autres »

Durée 52 min

Réalisation Cécile Tartakovsky

Production Pulsations, avec la participation de France Télévisions

Année 2017

 

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