KEPLER(S) S01

Édito des producteurs

Laurent Ceccaldi & Caroline Solanillas

Nous avons rencontré les scénaristes de Kepler(s), Jean-Yves Arnaud et Yoann Legave, alors qu’ils venaient tout juste de terminer une formation de deux ans au Conservatoire européen d’écriture audiovisuelle. 
Kepler(s) est en effet, à l’origine, le travail pratique effectué par deux élèves d’une école de scénario dans le cadre de leur formation qui, grâce à France 2 et les équipes de la fiction, a pu devenir une série événementielle diffusée en prime time ! 
Quand nous les avions entendus présenter leur projet, ce qui nous avait d’abord séduits, c’est la singularité de ce récit : alors que dans la plupart des histoires policières, la maladie mentale est l’apanage du tueur, ici, c’est le flic qui souffre d’un trouble psychique grave, un trouble de la personnalité multiple.

Ce choix offrait une vision originale de la figure du flic blessé et la possibilité d’une empathie plus grande pour le héros de cette histoire. De même, cette caractérisation du personnage nous a permis parfois de faire basculer le récit dans le fantastique, et ce faisant, de repousser les limites du genre policier.

L’autre élément fort de cette histoire est son arène : Calais, cette ville unique, dernière étape pour les migrants qui, après des années de voyage, espèrent passer en Angleterre. Il nous a semblé très intéressant et juste d’aborder cette réalité sociale, au cœur des débats qui agitent nos sociétés occidentales, à travers le genre policier. En effet, s’il nous paraissait urgent d’aborder la question des migrants, nous nous demandions comment ne pas l’aborder de façon trop réaliste par le traitement social, et Kepler(s) a été la réponse à cette interrogation.

Le traitement visuel et la mise en scène sont aussi à notre avis l’un des points forts de ce projet. Frédéric Schoendoerffer, par sa mise en scène nerveuse et précise et l’élégance de sa direction artistique, a su restituer toute la complexité de ce récit, entre hyper-réalisme pour le traitement du récit policier et stylisation pour la représentation de la maladie dont souffre le héros. Quant à Marc Lavoine, notre flic malade, et Sofia Essaïdi, dans le rôle de son adjointe, une jeune policière dont l’ambition est d’échapper à Calais et à sa folie, ils sont tout simplement habités par leurs personnages.