La chambre obscure

C’est une pièce aujourd’hui délaissée par la vie, une pièce parcourue par les murmures de ceux qui ont disparu, de ceux qui n’y vivent plus. 
« A camara oscura », ma chambre obscure.
C’est ici que se sont imprimées dans la lumière des mots, indélébiles, les premières images d’une guerre qui ne devait cesser, dès lors, de m’habiter, une histoire où les personnages d’une même famille, ma famille, mêlent leur vie, dans un temps tragique.
Etienne, Maria-Cicchina, Joseph, Hélène, les quatre personnages principaux, deux hommes, deux femmes, deux couples dont l’existence est à jamais bouleversée par le premier conflit mondial.
Raconter cette histoire en tentant d’en réunir les fragments du début du XXème siècle, pendant la guerre et jusqu’en 1919 voire 1921, à la venue de Clémenceau à Olivese, lieu matrice, lorsque l’héritière de cette histoire, Angèle, ma grand-mère, petite fille alors, remet au « Père la Victoire » un bouquet de fleurs.
Raconter cette histoire avec les nombreuses photos de cette famille, avant guerre, pendant la guerre.
Raconter cette histoire et aussi, en filigrane, l’histoire de la photographie, dans ce temps court, photographies de professionnels, photographies d’amateurs, surtout pendant la guerre.
Réaliser le portrait d’une famille dans la guerre, mais aussi le portrait d’une société corse dont on parle peu, celle d’une famille de la classe moyenne, intermédiaire entre "sgiò è pastori" (bourgeois et bergers), qui connaît une petite ascension sociale par la carrière militaire, lorsque tous les fils entrent dans le même régiment d’artillerie.

Une production France 3 Corse ViaStella, dotée du label "centenaire", décerné par le comité de labellisation de la "Mission du centenaire de la Première Guerre mondiale".

A voir : extrait en vidéo, présentation de la famille de la réalisatrice, et un diaporama issu des clichés du documentaire