Retour en terre inconnue

Depuis 10 ans, Frédéric Lopez enlève des personnalités consentantes pour leur faire vivre bien plus qu’un très beau voyage… Il les emmène dans un monde hors du commun, hors de leur zone de confort. Visiblement, ils adorent ça puisque certains n’hésitent pas à revenir auprès de leur « raviseur » afin d’évoquer encore et encore les moments magiques qu’ils ont vécus. Un partage d’expérience qu’on se plaît à suivre avec délectation.

S’il faut avoir une bonne dose d’humour et d’ouverture sur le monde et les autres pour participer à l’aventure Rendez-vous en terre inconnue, il était naturel que Muriel Robin en soit la marraine en août 2006. Depuis lors, de nombreuses personnalités se sont lancées sur ses traces. Mais n’est pas invité qui veut, quelques qualités s’avèrent nécessaires et le courage n’en est pas des moindre : « Il y avait des crocodiles partout, comme les petits bouts de bois dans Peter Pan. J’ai également eu très peur la nuit où nous avons dormi à la belle étoile dans les pâturages »* avoue Zabou Breitman. Mais de ce voyage chez les Nyangatom, elle dit aussi : « Après la naissance de mes enfants, c’est la plus belle chose qui me soit arrivée ! »
La plus belle chose, la plus magique... Les superlatifs s’égrainent. Mais en quoi cette expérience est-elle si unique ? Mélissa Theuriau, accueillie chez les Maasaï, essaye d’expliquer : « Au bout de quelques jours, quelque chose bascule. La magie opère. On oublie tout ce qui a pu gêner. Il ne reste que la rencontre… Grâce à ce voyage, j’ai compris ce que signifiait s’adapter, vivre avec presque rien. »**

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« On fait se rencontrer des gens qui ne se seraient probablement jamais croisés et qui vont partager un quotidien, des confidences, s’attacher les uns aux autres… Filmer l’attachement, c’est très subtil », développe Frédéric Lopez. Découvrir l’autre, ne plus en avoir peur… Voilà le vrai sujet du magazine comme l’explique son présentateur : « Ce genre d’événement montre à quel point il existe une réelle réciprocité. (...) Il n’y a rien de plus intéressant sur cette Terre que la chaleur humaine. » Au Rajasthan, les Raïka ont surnommé François-Xavier Demaison Kheta Ram. Il a découvert un autre insoupçonné : « C’est mon double. Un homme qui se lève tôt le matin, qui ne boit pas d’alcool, qui est proche de la nature, qui a des forces décuplés quand il s’agit d'amener les chèvres au pâturage et… qui n’a pas peur des léopards. »*** Il poursuit : « Inconsciemment, je pense que cette expérience a eu un impact sur mon tempérament. »

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Zabou Breitman a, elle, rencontré un autre universel : « Il y a toujours un homme ou une femme pour s’élever et dénoncer les injustices d’un système. » À Lokomsio, elle a chanté La Mauvaise Réputation de Brassens : « Il était épaté qu’une chanson parle de lui. Je crois que ça lui a fait du bien de savoir qu’il n’était pas seul au monde à essayer de s’opposer à l’ordre établi. » La réciprocité existe bien. Frédéric Lopez synthétise : « Prendre la peine d’écouter, partager du temps et des rires avec des personnes qui vivent en dehors de notre monde à nous, est fascinant. » Oui. C’est bien là que réside la magie de Rendez-vous en terre inconnue : la rencontre de l’autre, des autres. Tels des miroirs, ils nous aident à réfléchir.
Ces peuples du bout du monde, qui ne sont plus que 5 % de la population mondiale, semblent posséder 100 % de la compréhension de notre Terre : « Comme Pierre Rabhi, les Maasaï et tous les peuples autochtones sont conscients que nous appartenons à la Terre, alors que, souvent, en Occident, nous pensons que la Terre nous appartient ! »,  conclut Frédéric Lopez.

Diane Ermel

^{* Interview donnée en 2012 au Webdo N°19 
** Interview donnée en 2014 au Webdo N°4
*** Interview donnée en 2013 au Webdo N°39}