Journée spéciale en mémoire des déportés, ce dimanche 28 avril dès 14h10
Documentaires et portraits

Corses déportés

Après-midi spéciale
Documentaires histoire - 3x52 minutes - Dimanche 28 avril à 14h10 - Sur France 3 Corse Via Stella

Dimanche 28 avril, dans le cadre de la Journée nationale du souvenir des victimes de la déportation, France 3 Corse Via Stella vous propose de voir ou revoir des films de la collection "Ghjenti", réalisés par Paul Filippi et Jackie Poggioli, consacrés à cette tragédie qui toucha de nombreux Corses.

codebarreLe 6 juillet 1942, un premier convoi de déportation politique partait de Compiègne à destination du camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz-Birkenau.
Les 1 175 hommes de ce convoi étaient pour la plupart des communistes, des syndicalistes mais aussi des juifs ou plusieurs condamnés de droit commun, envoyés vers l’Est en représailles des attentats de la Résistance contre les troupes d’occupation.
Seuls 119 de ces hommes survécurent à la déportation.
Le premier film intitulé "Ce qu’il en restera / Ciò chì ni firmarà" s’intéresse aux traces laissées par cette histoire tragique : comment cet événement résonne-t-il dans la mémoire des familles de ces hommes ?
Qu’adviendra-t-il de cette mémoire de la déportation une fois tous les témoins directs des événements disparus ?

Le film sera suivi de la diffusion de "Lignes de vie / Linei di vita", 4 portraits-documentaires consacrés au destin de 4 de ces hommes : Jean-Antoine "Napoléon" Corticchiato, François Buresi, Alexandre Antonini, Jean-Paul Battesti.
Pour terminer, témoignages sur le parcours tragique de 18 Résistantes Corses, pour la plupart méconnues, envoyées dans les camps de la mort, dans "Résistantes Corses déportées / Donni Corsi dipurtati".

Pierre Longhi et Hilaire Castelli sont nés en Corse et tous deux en sont partis pour gagner leur vie.
Le 6 juillet 1942, ils sont parmi les centaines de militants communistes ou syndicalistes regroupés sur le quai de la gare de Compiègne par les soldats allemands.

ce quil en resteraDes centaines d’hommes qu’on emmène vers Auschwitz par le premier convoi de déportation politique parti de France. 
La plupart n’en reviendront jamais.
"Ce qu’il en restera" est le récit d’un voyage dans le temps et l’espace, parmi les traces et les vestiges.
Un voyage dans une histoire à hauteur d’homme pour donner un visage à la multitude.
Un film de Paul Filippi.

 

Chaque épisode de cette série réalisée par Paul Filippi évoque le portrait d'un déporté du convoi du 6 juillet 1942, dit "convoi des 45 000". Quatre biographies documentaires relatant la destinée de chacun de ces hommes jusqu’à la déportation, jusqu’à leur disparition, à Auschwitz.

Jean-Antoine Corticchiato Napoléon
Jean-Antoine Corticchiato (matricule 45340) surnommé Napoléon, est né à Ajaccio en 1909.
Il en est parti dans les années 30 pour Marseille puis Paris où il a exercé divers métiers.
Mais en réalité, Napoléon était un voyou, trafiquant de drogue et homme de main. Il est arrêté en 1942 et déporté à Auschwitz.
Il sera le seul survivant parmi les Corses du convoi. Il sera assassiné à Ajaccio en janvier 1947. 

 

François BuresiFrançois
François Buresi (matricule 45313) est né à Petreto Bicchisano en 1896.
Il a été mobilisé en 14/18. Après près de trois ans de guerre, il est gazé au front belge. À la suite de cette intoxication, il déserte quelques mois puis finit la guerre dans un régiment disciplinaire. Après la guerre il s'installe dans la région parisienne avec toute sa famille. Tous sont des militants politiques proches du PC. Il exerce le métier de facteur. Mais sa vie est cernée par la mort. Ses enfants meurent presque tous (ainsi que son épouse). Il ne lui reste plus que sa fille.
En 1934, il tue un homme au cours d'une bagarre. Après cinq ans de prison, et après avoir été à nouveau mobilisé pendant la "drôle de guerre", il est à nouveau arrêté et interné à Compiègne le 27 juin 1941, au cours d'une rafle anticommuniste. Il meurt à Auschwitz en août 1942. 

Alexandre AntoniniAlexandre
Alexandre Antonini (matricule 45174) est né en 1894 à Ajaccio.
Il a 20 ans en 1914 et effectue une partie de la guerre avant d'être transféré à l'arrière à la suite d'une grave blessure à l'oeil. Il milite très tôt au parti communiste. Sa génération est fascinée par la révolution d'octobre, qui se déroule alors qu'il a 23 ans. Il adhère au PC en 1920. Il est élu conseiller municipal de Clichy et participe à toutes les actions qui jalonnent l'histoire du PC à l'époque : affaire "Sacco et Vanzetti", en 1927, grandes manifestations de 34 ou du Front Populaire... Il exerce le métier de comptable dans une entreprise mais aussi au PC. Il effectue plusieurs voyages en URSS dans les années 20. 
Après un séjour en prison en 1930, à la suite d'une bagarre politique, il intègre la rédaction de l'Humanité. Il semble se situer dans l'orthodoxie du PC, en lien direct avec Moscou. Il milite au PC clandestin dès 1939. Il est arrêté en décembre 1940 et meurt à Auschwitz en octobre 1942. 

Jean-Paul BattestiJean-Paul
Jean-Paul Battesti est né à Sari d'Orcino en 1909. 
Il quitte la Corse dans les années 30 pour Marseille. Il s'y marie et a un enfant.
Il "monte" ensuite à Paris où il exerce le métier de barman. Il fréquente en réalité le Milieu. Il est arrêté en 1940 dans le cadre d'un trafic de faux billets allemands.
Transféré dans plusieurs camps d'internement, il s'en évade mais est repris. Il est déporté par le convoi des 45 000 et meurt le 24 août 1942 à Auschwitz. Rien ne permet d'affirmer que la photo d'identification retrouvée à Auschwitz soit la sienne. 

À l’heure où 2 Résistantes Déportées, Geneviève de Gaulle-Anthonioz et Germaine Tillion ont fait leur entrée au Panthéon, ce documentaire fait la lumière sur leurs camarades corses, pour la plupart totalement méconnues.

TrainSi leurs visages n’ont pas encore tous été retrouvés, les dossiers de 18 d’entre elles ont été découverts dans les Archives du Ministère de la Défense.
Les descendants de plusieurs de ces héroïnes livrent pour la première fois leurs témoignages dans cette investigation inédite, signée Jackie Poggioli.