UN JOUR, UN DESTIN

Un jour, un destin

Patrick Poivre d'Arvor, le roman de sa vie
Magazine - Inédit - Dimanche 3 décembre 2017 à 23:00 - Sur Réunion 1ère

Une voix, un journaliste, quatre initiales. Pendant vingt-huit ans, PPDA a incarné le visage de la grande messe de l’information. Laurent Delahousse se penche sur le destin hors norme, tragique et romanesque, d’un homme idéaliste bien décidé à écrire « le roman de sa vie ». À l’issue du film, Patrick Poivre d’Arvor revient, en plateau, sur les différents chapitres de son existence.

« Il est porté par un destin, une route qu’il s’était construite lui-même » (Olivier Poivre d’Arvor)

Ce destin hors norme, Patrick Poivre d’Arvor l’a provoqué. Une trajectoire fulgurante, glorieuse et accidentée, guidée par une quête d’idéal et une détermination sans faille. « Il voulait que sa vie soit une histoire qu’on aime raconter, le soir à la veillée », confie son ami Franz-Olivier Giesbert aux caméras d’Un jour, un destin. Avant d’écrire la sienne, le petit Patrick s’est nourri de nombreuses histoires justement. Accro à la lecture, l’enfant de Reims accumulait les livres au fond de son lit afin de les lire en cachette. Mais c’est en quittant l’immeuble familial que le jeune homme parvient à se projeter dans un autre monde. Vendeur de journaux quotidiens à Paris, le futur petit prince de l’info n’est encore qu’un étudiant brillant du CFJ lorsqu’il décide, à 23 ans, de participer à un concours lancé par France Inter. C’est là que l’on entend pour la première fois sur les ondes sa voix emblématique. Et si Véronique, sa femme, la trouve « chaude »,  son ami d’enfance, Jean-Philippe Collard, la décrit comme « douce, avec un petit métal dans le grain qui permet de persuader son interlocuteur. »
Un talent de persuasion que Patrick Poivre d’Arvor saura exploiter, durant toute sa carrière, pour parvenir à ses fins. Quand l’homme de radio devient homme d’image – en rejoignant Antenne 2 à sa création –, le journaliste, à la tête du JT de la semaine, désire avant tout se situer au cœur de l’actualité. Premier direct depuis Pékin en 1979, immersion au cœur d’un camp de réfugiés en Ouganda… PPDA surprend en initiant cette mise en image du journaliste devant les caméras. « Il aime aller là où les autres ne vont pas, il aime le spectaculaire, les scoops », affirme Philippe Augier. Il faut dire que le journaliste n’est pas du genre à se laisser impressionner… Au zénith de sa carrière, il exfiltre clandestinement d’Irak un bébé retenu en otage. Un geste courageux, romanesque presque, et… surmédiatisé. Trois ans auparavant, en 1987, Patrick Poivre d’Arvor a en effet pris les rênes du journal de 20 heures de TF1. Il pulvérise les audiences de la concurrence – et de son ex binôme, Christine Ockrent. De sa relation avec Claire Chazal à l’affaire de la fausse interview de Fidel Castro, le journaliste est plus que jamais dans la ligne de mire des objectifs.
Devant les caméras d’Un jour, un destin, sa femme, ses filles et son fils reviennent sur ces moments de traque médiatique et, non sans émotion, sur les drames intimes qui ont également jalonné la vie de l’homme et du père. Après avoir perdu sa fille, Tiphaine, à l’âge de 4 semaines, PPDA devra affronter la maladie puis la mort, quelques années plus tard, de sa fille Solenn. Un drame dont il tentera de se relever en continuant d’avancer, de travailler. En écrivant aussi. Dans les lettres à sa fille, qu’il décidera finalement de publier, il trouve un exutoire. Dans la Maison de Solenn également, qu’il inaugurera en novembre 2004 et qui est ouverte aux adolescents souffrant de troubles du comportement alimentaire.
À travers les témoignages exclusifs de ses proches se dessine une autre facette de l’homme, celle d’un père meurtri et d’un homme pudique. Mais celui qui, quelques heures après l’enterrement de sa fille, choisit d’assurer la présentation du JT ne décidera pas, comme il le souhaitait, de sa date de sortie. En 2008, TF1 se sépare soudainement de lui. Le 10 juillet de la même année, PPDA annoncera, pour la dernière fois, les titres du journal. Un jour, un destin dévoile les images inédites des coulisses de cet ultime journal…  sous haute tension.
Et pour finir de raconter le roman de sa vie, Laurent Delahousse reçoit Patrick Poivre d’Arvor en plateau et reviendra, lors d’un entretien exclusif, sur les grands chapitres de son existence. Le pouvoir, la surexposition, ses regrets, sa culpabilité de père, l’écriture… Un témoignage personnel qui finit de dresser le portrait nuancé d’un homme qui se rêvait en héros. « Et le héros doit exister, souligne Armand de Rendinger, son ami d’enfance. Le héros ne meurt jamais. »


Céline Boidin-Lounis

Proposé et présenté par Laurent Delahousse
Rédaction en chef : Erwan L’Éléouet et Fabien Boucheseiche
Direction artistique : Serge Khalfon
Produit par Magnéto Presse
Un film inédit de Fanny Guiard-Norel 

 

 

 

 

 

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